SAME DREAM
MAYBE NOT
cur. Emma Passera, Joon Yoo
artistes : Alexandre Raczka, Camille Dumont, Camille Juthier, Emma Passera, Gaia Vincenzini, Inès Cherifi, Lisa Signorini, Margot Pietri, Garie Mirhon, Nicolas Momein, Joon Yoo
2022
J'ai proposé à Emma de faire cette collaboration, de penser une harmonie possible entre deux univers. L’hypothèse sous-jacente étant que ces deux univers resteront tels quels. La question de l’esthétique est la question de la façon d’être. En préparant cette exposition, en faisant la connaissance des mes artistes invités, je découvre leur personnalité, spontanéité, liberté, force, condescendance, exubérance, colère, angoisse, humour et poésie.
texte de Joon Yoo
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f.1 - 4 Vues de l'exposition - Alexandre Raczka, Xerophilia, huille sur pvc, 225x240cm; 2022 ; Camille Dumont, BGY 3, faïence émaillée, acier intox, 2021 ; Camille Juthier, Nuage sur mon épaule, verre, plexiglass, mousse, tissus, amandes, bande, led, 2022 ; Emma Passera, The high priestess, mixed media, dimension variables, 2022 ; Gaia Vincensini, Crushing in the vast, sea like, immensity of my feelings, Broderie, gravure sur lino, gravure, monotype sur tissu ; (jersey, jean), épingle à nourrice, laine, strass thermocollant, toile, MDF, 120x60x2cm, 2019 ; Lisa Signorini, Give glace a chance, impression 3D, 2022 ; Margot Pietri : 1. Nuit tombée, Fibre de verre, résine epoxy, pigment, gouache, 40x55x10cm, 2020 ; Garie Mirhon, Pliée, escarpin en cuir de taille 37, élastique, 2022 ; Nicolas Momein, Incomplete closed cube, blocs de sel, 2011 ; Joon Yoo, A yellow narcisse spoke to me, peinture acrylique, 100x80cm, 2022, photo imprimée montée sur bloc note, 7x8 cm, 2022 ;
IN MY END
IS MY BEGINNING
cur. Carolina Zaccaro
artistes : Pauline Juilier, Apolline Lamoril, Carolina Zaccaro
2022
Home is where we start from. As we grow older
The world becomes stranger, the pattern more complicated
Of dead and living. Not the intense moment
Isolated, with no before and after,
But a lifetime burning in every moment.
T.S. Eliot
« East Cocker » Four Quartet
Dans le poème « East Cocker » (1940) T.S. Eliot livre une réflexion sur le pouvoir catalysateur du temps, dont notre perception évolue au fil des âges. Le présent éternel de la mémoire, ainsi qu’une série d’expériences limitées à des instants précis. L’adoption d’une vision circulaire, à traits encyclopédique, permet de condenser et répertorier différentes couches d’appréhension du réel. Imaginons défiler une suite d’images, paroles, sons et formes qui s’entremêlent tout en activant des narrations fragmentaires. L’écoulement de ces associations libres semble mimer les fluctuations cycliques de la vie, mais il trouve aussi des applications transformatrices, notamment à travers les stratégies de ré-appropriation adoptées par les artistes travaillant avec les documents d’archive. À quel moment choisissons-nous d’observer des images que nous n’avons pas fabriquées ? Pourquoi certaines de ces images nous hantent plus que d’autres ? Et dans quelle mesure notre regard serait-il capable de les transfigurer, de leur fabriquer un sens supplémentaire ? « In my end is my beginning » s’inscrit dans ces questionnements. Ce projet d'exposition est animé par le désir de faire dialoguer le travail d’Apolline Lamoril « Martine de Bandol », celui de Pauline Julier « Cercate Ortensia » et le mien, « Der Taucher». « Martine de Bandol » est une installation, ainsi qu’une édition. En partant de la médiatisation d’un fait divers – la mort par overdose de la jeune Martine, en 1969, dans le casino de Bandol – Apolline Lamoril développe une investigation photographique et littéraire explorant la représentation de la jeunesse, de la mer méditerranéenne, du deuil. « Cercate Ortensia » est un court-métrage sur deux écrans. Inspiré par le poème « La Libellula (Panegirico della libertà » (Amelia Rosselli, 1958), ce montage alterne des images scientifiques, des archives issues des réseaux sociaux, du texte et de fragments de souvenirs filmés par l’artiste. Ces éléments rentrent en collision dans un flux qui résulte à la fois troublant et libérateur. « Der Taucher » est une série d'impressions photographiques grand format sur feutre de laine. Inspiré de l’œuvre homonyme de Friedrich Schiller, ce travail questionne les enjeux de la résistance et de la régénération. Des images de vague sont absorbées par le tissu.
Il y a dans l’ensemble de ces œuvres, me semble-t-il, des points de divergence et de convergence qu’il serait intéressant d’explorer. D’abord, l’hétérogénéité des medium employés par les artistes, qui se prêtent à des modalités de fruition distinctes. Ensuite, la polarité des contenus présentés. Si « Martine de Bandol » traite de la narration d’une jeunesse exacerbée, « Cercate Ortensia » nous renvoie à l’image d’une vieillesse à l’épreuve de la mémoire. Si « Cercate Ortensia » nous précipite dans les feux et les braises des incendies californiens, « Der Taucher » nous trempe dans des eaux artificielles d’une plongée sans fin. Mais au-delà de ces disparités, ces œuvres témoignent d’une sensibilité commune. Les pratiques d’Apolline Lamoril et Pauline Julier, autant que la mienne, sont traversées par une réflexion qui puise ses racines dans l’univers de la littérature. Les narrations qui en suivent sont construites par la juxtaposition de matériaux divers, qu’ils soient issus d’archives ou auto-produits. Bien que ces processus de ré-appropriation suivent des chemins singuliers, chacune de ces trois œuvres tisse le récit d’une perte susceptible de muer en prolifération d’images, textes, sons et objets. En parcourant ces chemins d’associations, ces déplacements de sens, les histoires collectives et individuelles se superposent et s’alimentent entre elles. Tout commencement devient une fin et toute fin devient un commencement. texte de Carolina Zaccaro
FLOATING I
cur: collective
artistes: Anne-Camille Allueva, Joan Ayrton, Alexandre Barré, Simon Boudvin, Hélène Carbonnel, Alexis Chrun, Louis Clais, Matthias De Lattre, Damien Dion, Patricia Dominguez, Tania Gheerbrant, Marie Glaize, Marie Grihon, Claire Hanen, Loris Humeau, Tzu-Chun Ku, Simon Leroux, Maeline Li, Laure Mathieu, Pablo Méndez, NDA, Lucie Planty, Lia Pradal, Caroline Reveillaud, Camille Raimbault, Matthieu Saladin, Carolle Sanchez, Lévana Schütz, Joon Yoo, Mélanie Yvon, Carolina Zaccaro, Zhou Ziyue, and guests.
2022
C’est ainsi que ça se passe : on introduit un.e tel.le à une assemblée, faite d’individus en lien, connectés par un statut, un rôle, une ambition, un objectif. Chacun.e s’accompagne d’une personne jointe, agréée, permise d’assister. On vient avec. Et l’« avec » est variable. Qu’iel soit marital.e, concubin.e, amant.e, ami.e, cousin.e, parent.e, voisin.e, collègue, iel est transitoirement un.e complice. Avant l’événement, on peut convenir que lorsqu’iels sont convié.e.s, lorsqu’iels s’y préparent, lorsqu’iels s’affairent à s’habiller en conséquence, à atteindre une destination, tous ces « avec » sont en puissance une collectivité. Et s’iels viennent par leurs propres moyens, sans s’accompagner de celleux qui les convient, iels se retrouvent mu.e.s par une force commune, la force du rendez-vous, destin anonyme d’inconnu.e.s qui synchronisent leurs absence de connaissance quant à l’objet de leur affairement. Cette assemblée d’un.e tel.le.s aux statuts d’accompagnants multiples,qui peut-être, vis-à-vis de leurs « qui » sont davantage amant.e.s que collègues, plus parent.e.s que voisin.e.s, se demande qui est cet.te autre, par qui vient t-iel, et si son « qui » est proche du « qui » de cet.te inconnu.e. Et quiconque pose à un.e tel.le une quelconque question, désirant comprendre la situation qui est la sienne, la leur, obtient comme réponse une formule analogue, indiscernable à toutes celles qui sont posées par chaque homologue curieux. Iels sont arrivé.e.s en avance, toustes autant qu’iels ne sont personnes les un.e.s pour les autres, en avance sur leur connections.
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f.1 vue de l'exposition
° f.2 Tania Gheerbrant,Araignée du soir, 2021, aluminium, enceinte, vis, mdf, noir, gélatine, son en boucle, dimension 110 x 70 x 10 cm
° f.3 Lévana Schutz, Twin Room, 2018, vinyle sur verre
° f.4 vue de l'exposition, lecture de l'édition de Mathias de Lattre ,Mother’s Therapy,, 2021The Eriskay Connection, 240 × 303 mm | 136 p
° f.5 vue de l'exposition, oeuvres :
Mathias De Lattre Mother’s Therapy, 2019, tirage photographique jet d’encre contrecollé sur dibond, 75 x 40 cm ;
Joan Ayrton Color is an Image VIII, 2016 verres de couleur, baguettes de bois clair, 27 x 36,5 cm ;
Lucie Planty Nuit d’argent, 2021 plaque d’aluminium et photographie, 6 x 9 cm ;
Simon Boudvin ROC (Cherbourg), 2019 photographie, 24 x 30 cm ;
Simon Leroux Boogie Woogie Waltz, 2021, huile sur toile, 30 x 40 cm
° f.6 Mélanie Yvon, Un trapèze parfait est une pyramide frustrée, 2021 a. Impression sur Forex A2 x 1 cm ; b. Cartes recto-verso, A5, 250 exemplaires
° f.7 Carolina Zaccaro, Preemptive Recording, 2019 son stéréo gravé sur vinyle, 43’
° f.8 vue de l'exposition
° f.9 Patricia Dominguez, Eyes of Plants, 2019, Vidéo 4k, audio, boucle, 24’53, offrandes, techniques mixtes, dimensions variables, Commissionnée par Gasworks
° f.10 vue de l'exposition
THE BRIGHT ANGEL
cur : Lévana Schütz et Adrien Elie
artistes: Tania Gheerbrant, Hugo Guérin, Ayoung Kim, Robin Laurens, Solomon Nagler, Lévana Schütz
2021
« Elle parle ! Oh ! Parle encore, ange resplendissant ! Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en arrière pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs ! »
Roméo dans William Shakespeare, Roméo et Juliette, 1597
La seconde décennie du XXIe siècle a été largement marquée par le revival. Cette tendance consiste à puiser jusqu’au mimétisme le plus absurde les cultures visuelles du siècle précédent, au point que les années 2010 semblent n’avoir été qu’une succession de pastiches. Notre époque et son industrie culturelle, constamment inquiétées par les icônes défuntes, les moments de gloire évanouis et les images du passé, gardent en héritage de la décennie 1990 une part de «finisme». Seul remède à cette lancinante mélancolie: la résurrection de ces vestiges de jadis. L’Ange de l’Histoire ne passe plus à toute vitesse, emporté par une tempête, mais plane au-dessus de nos têtes, prisonnier d’une tornade, dansant avec les ruines.
The Bright Angel est née d’un désir commun de cinéma. S’appuyant sur l’image d’une Juliette angélique tirée du film Romeo + Juliet (1996) de Baz Lurhmann, version modernisée de la célèbre de pièce de Shakespeare, l’exposition prend le parti d’en faire l’Angelus Novus de notre temps anachronique. À travers une sélection d’œuvres évoquant un univers de cinéma, l’exposition tente de mettre en lumière les diverses stratégies d’appropriation de ses codes et les temporalités disparates qui s’y croisent et le traversent dans un éternel présent aussi incertain qu’atemporel.
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f.1 Ayoung Kim, Every North Star Part I and II (from Tales of a City), 2010, vidéo sonore, approx. 6 min. et 9 min., Ayoung Kim Statement ; Ayoung Kim, Please Return to Busan Port (from Tales of a City), 2012, vidéo sonore à trois canaux, approx. 5 min., Ayoung Kim Statement ; Solomon Nagler, doc1.doc, 1999, film 16mm noir et blanc sonore, 4 min. 27 s., Studio Solomon Nagler
° f.2 Lévana Schütz, Face à face, les voix bâillonnées, 2021, céramique, inox et câble en acier, dimensions variables, Collection de l’artiste
° f.3 Robin Laurens, Le cosmonaute, 2019, pastel sur papier, 70 x 100 cm, Studio Robin Laurens
° f.4 Ayoung Kim, Every North Star Part I and II (from Tales of a City), 2010, vidéo sonore, approx. 6 min. et 9 min., Ayoung Kim Statement ; Ayoung Kim, Please Return to Busan Port (from Tales of a City), 2012, vidéo sonore à trois canaux, approx. 5 min., Ayoung Kim Statement
° f.5 Tania Gheerbrant,After-images #1 and #2, The eye and the cloud, 2021, vidéo couleur HD sonore, 6 min., vidéo-projection en boucle, gélatine, diffuseur et aluminium, dimensions variables, Collection de l’artiste.
° f.6 Hugo Guérin, Le menteur (4e variation), 2021, faïence émaillée, 17 x 22 x 20 cm, Collection privée.
° f.7 Robin Laurens, Ziggy 1, 2021, pastel et aérographe sur papier, 60 x 80 cm, Studio Robin Laurens ; Robin Laurens, Ziggy 2, 2021, pastel et aérographe sur papier, 60 x 80 cm, Studio Robin Laurens.
° f.8 Tania Gheerbrant,After-images #1 and #2, The eye and the cloud, 2021, vidéo couleur HD sonore, 6 min., vidéo-projection en boucle, gélatine, diffuseur et aluminium, dimensions variables, Collection de l’artiste.
° f.9 Vue de l'exposition et du commissaire d'exposition Adrien Elie
° f.10 Affiche The Bright Angel
OBJECTS IN MIRROR ARE CLOSER THAN THEY APPEAR
artistes: Naoki Miyasaka et Camille Raimbault
2021
Objects in mirror are closer than they appearObjects in mirror are closer than they appear est une exposition pensée conjointement par Naoki Miyasaka et Camille Raimbault. Leurs pratiques distinctes s’articulent ici autour de questionnements communs sur la préhensibilité et l’échelle du corps.
est une exposition pensée conjointement par Naoki Miyasaka et Camille Raimbault. Leurs pratiques distinctes s’articulent ici autour de questionnements communs sur la préhensibilité et l’échelle du corps.
Les sculptures de Naoki Miyasaka sont construites selon des dimensions originales, appliquant l'échelle du corps d'un individu singulier à la séquence du Modulor, notion architecturale inventée par Le Corbusier.
Camille Raimbault présente une série d’œuvres oscillant entre le rapprochement et la distanciation, en intégrant dans l’espace - sous forme d’indices, de traces, de reflets - des objets que l’on a souvent sur soi ou à portée de main.
Le contexte actuel modifie les modes d’interaction des humains aux objets, aux matières et aux autres. En instaurant la distance comme ordre, il transforme les habitudes de vie, les attitudes et les perceptions envers l’espace. Cette donnée, sans être leur sujet de départ, les deux artistes l’ont à l'esprit. L'exposition propose donc certaines œuvres dont le contact physique et la mesure au corps restent les meilleurs moyens d’en faire l’expérience.
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f.1 Corniche, Camille Raimbault, 2021, bois, plâtre, peinture, rallonges électriques modifiées, chargeur, téléphone, dimensions variables
° f.2 Standard applying Modulor Ver. 2, a Japanese woman, Naoki Miyasaka, 2019, technique mixte, 97x97x120cm
° f.3 Vide-poche (contre-formes), Camille Raimbault, 2021, peinture, pointes, 42x59,4cm, Standard applying Hand Modulor Ver. 1, a Japanese woman, Naoki Miyasaka, 2021, technique mixte, 42,4x42,4x42,4cm
° f.4 Standard applying Hand Modulor Ver. 1, a Japanese woman, Naoki Miyasaka, 2021, technique mixte, 42,4x42,4x42,4cm
° f.5-6 Vide-poche (contre-formes), Camille Raimbault, 2021, peinture, pointes, 42x59,4cm
° f.7-8 Rapprochement lointain (formes), Camille Raimbault, 2021, installation visible par un judas, dimensions variables
° f.9 Dessins automatiques, Camille Raimbault, 2021, peinture sur bois, dimensions variables, Standard applying Modulor Ver. 2, a Japanese woman, Naoki Miyasaka, 2019, technique mixte, 97x97x120cm
° f.10 Corniche, Camille Raimbault, 2021, bois, plâtre, peinture, rallonges électriques modifiées, chargeur, téléphone, dimensions variables
° f.11 Standard applying Hand Modulor Ver. 1, a Japanese woman, Naoki Miyasaka, 2021, technique mixte, 42,4x42,4x42,4cm
° f.12 Dessins automatiques, Camille Raimbault, 2021, peinture sur bois, dimensions variables
° f.13-14 Porte-clé vernissage, Camille Raimbault, 2021, câble, anneau, décapsuleur, dimensions variables
° f.15 Objects in mirror are closer than they appear, Camille Raimbault, 2021, gravure sur miroir de surveillance, diamètre 60cm
BLUE IN GREEN
artistes: Alexandre Barré, Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Loris Humeau, Laure Mathieu, Lucie Planty, Camille Raimbault, Caroline Reveillaud, Lévana Schütz, Carolina Zaccaro
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f.1 Ça finira par rentrer/ On va s’en sortir, Laure Mathieu, 2021, performance lecteur•ices Clément de Ligneris, Carolina Zaccaro
° f.2 Ça finira par rentrer/ On va s’en sortir, Laure Mathieu, 2021, performance lecteur•ices Clément de Ligneris, Carolina Zaccaro
° f.3 1, 2, 3 soleil, Alexis Chrun et Loris Humeau, 2021, impression PLA, grès noir et cire, 8x18cm
° f.4 Le début, Loris Humeau, 2020, huile sur bois, résine, peinture vinylique, 59,4x42cm
° f.5 Pannello - (1 - esistente per intero non più in parte), Caroline Reveillaud, 2020, tissu imprimé relié sur panneau de bois, 250x122cm
° f.6 Slow Dancing, Alexandre Barré, impression photographique sur papier Hahnmühle, 40x60cm
° f.7 Slow Dancing, Alexandre Barré, impression photographique sur papier Hahnmühle, 40x60cm
° f.8 Billet vert, Alexis Chrun, 2020, dessin sur billet compatble et poster ajouré sous pochette
° f.9 Sans titre, Camille Raimbault, 2021, peinture
° f.10 Sans titre, Camille Raimbault, 2021, peinture
° f.11 Eaux libres, Carolina Zaccaro, 2020, impression xerox, 13x18cm
° f.12 Images d’histoires, Lucie Planty, structure en métal, impressions, 76 x 59 x 42 cm, 2021
° f.13 Images d’histoires, Lucie Planty, structure en métal, impressions, 76 x 59 x 42 cm, 2021
° f.14 L’atterrissage, Lévana Schütz, 2018, tirage couleur injet sur papier Canson glossy, aluminium, dimension 100x130cm
° f.15 Sortir de la dystopie, Simona Dvorakova, Tania Gheerbrant et Roy Kohnke, 2021, poster A3 - invitation pour le diner 6. Projet de récolte de textes, performances, soupes et films
° f.16 vue du vernissage
PRIMAIRE
exposition de restitution de résidence de Pierre-Marie Drapeau Martin
2021
Pierre-Marie Drapeau Martin présente le cycle Primaire, qui rassemble des pièces autour de feus sa grand-mère ainsi que des extraits inédits du conte visuel et plastique Petite nature.
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DATE(S)
artistes: Alexandre Barré, Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Loris Humeau, Laure Mathieu, Lucie Planty, Camille Raimbault, Caroline Reveillaud, Lévana Schütz, Carolina Zaccaro
2020
exposition postée
une proposition de Alexandra Goullier Lhomme et Lucie Planty
L’année 2020 aura été l’année de la distanciation, qu’elle soit sociale, psychique ou physique - le toucher est devenu le sens interdit. Un mètre cinquante centimètre pour se mettre à l’abri, mais surtout mettre les autres à l’abri de tout ce qui pourrait surgir de nous. L’espace entre les choses et les êtres est devenu une nécessité palpable : des surfaces lisses qui contiennent, enferment et retiennent les corps, des gestes barrières qui s’érigent en nouvelles habitudes.
Date(s) se propose d’absorber cette distance. Elle est une exposition postée qui souhaite remettre l’œuvre au creux de la main et qui déplace son expérience au sein de l’intimité du foyer. (Ap)préhension multi-sensorielle, Date(s) propose une série de onze rencontres entre des œuvres et leur abonné·e·s. Onze œuvres qui viendront s’ajouter, se rencontrer - à leur tour - au fil de l’année 2021 pour former ensemble une exposition unique et variable qui refuse le seul privilège du sens de la vue.
Date(s) est une proposition hors cadre. L’œuvre, puis l’exposition sont dépouillées de toutes leurs habitudes et se présentent nues, sans a priori aucun, dans des intérieurs qui leurs sont inconnus. L’œuvre, puis l’exposition, se mettent donc volontairement à la merci ou plutôt à l’appréhension toute entière de leurs nouveau·elle·x·s acquéreur·euse·s et questionnent la figure di collectionneur·euse. Ouvrir, toucher, caresser, goûter, accrocher, renverser, empiler, comprendre, cacher, offrir, détruire ou tout autre verbe qui viendrait à l’imagination et augmenterait l’expérience de l’œuvre, deviennent une possibilité. Aucune règle n’est dictée à l’exception de ce qui se tiendra à l’intérieur et à l’extérieur du colis et le fait qu’il est adressé à l’abonné·e par chacun des onze artistes de l’artist-run space in.plano.
Date(s) est une exposition qui renverse ses propres codes et s’autorise à en emprunter d’autres comme ceux liés au vocabulaire de l’envoi - à jouer avec. Elle est d’un côté entièrement libre, a la capacité de dépasser les frontières, de créer ses propres réseaux de circulation et se doit en même temps d’être soumise à la pesée, l’affranchissement et l’oblitération. Affiliée au Mail Art, Date(s) est un équilibre volontairement fragile entre l’adresse d’un message contenu/contenant et le lâcher-prise de l’envoi et de sa réception incluant d’autres règles et individualités. Elle est un ensemble de volontés et d’attentions aguerries, un relais passant de mains en mains, glissant à travers les interstices, se jouant des contraintes et se rebellant contre les cadres. «Chaque œuvre de Mail Art fait partie d’une guérilla menée contre le Grand Monstre. Chaque œuvre de Mail Art est une arme brandie contre le Grand Monstre qui possède le château et qui nous sépare les uns des autres, tout autant que nous sommes. (…) Lorsque nous faisions de la peinture, nous pouvions parler de sensibilité, de beauté, de vision, d’habileté, etc. Mais lorsque nous frappons à la porte du Monstre, qu’est-ce qui compte vraiment ? La réponse est simple : ce qui prime, c’est la force avec laquelle on frappe. Comment pouvons-nous mesurer cette force ? Par l’écho que nous produisons évidemment.». Ulises Carrion dans «Mail Art et le Grand Monstre» nous expose la position du Mail Art face à un Grand Monstre qui n’est jamais explicitement nommé, mais qui semble incarner les différentes Institutions. Date(s) est une série de gestes discrètement subversifs qui construisent à travers une série de tête à tête un réseau à l’utopie micropolitique.
«Date(s)» en français ou « Date(s) » en anglais fixe un point de rendez-vous entre deux entités. Un engagement à se retrouver à un moment donné. Mais Date(s) se refuse à livrer des coordonnées exactes : Quand ? Comment ? Sous quelles formes ? Restent des questions ouvertes dans une volonté de surprendre l’abonné·e et de forcer son attention au quotidien. Le doute entre ce qui est art ou n’est pas art, entre ce qui fait œuvre ou ne fait pas œuvre est au cœur des interrogations de cette exposition qui s’intéresse au cas limite. À l’exception de l’oblitération postale réglementaire, l’œuvre contenu/contenant ne disposera d’aucun tampon validant ou invalidant son appartenance au projet. Elle sera laissée libre à la volonté de l’artiste et à l’appréhension de saon destinataire·trice. Date(s) n’est en aucun cas un projet pour certifier de la valeur d’une œuvre, elle propose une expérience dont l’abonné·e jouera le premier rôle et où l’artiste endossera la figure di metteur·euse en scène plus ou moins radical·e.
Date(s) mime la sensation des premiers rendez-vous, des rendez-vous galants où l’on est face à l’inconnu, où l’on désire, idéalise, sublime celleux que l’on s’apprête à rencontrer sans savoir si c’est la déception qui nous attend ou la révélation. Ce moment précis où l’image est confrontée à l’expérience. Date(s) propose une série de rendez-vous à l’aveugle entre une œuvre et un corps. Des « blind dates » où l’on accepte de se laisser surprendre, de se laisser guider - à l’aveugle - par les œuvres. L’abonnement à Date(s) signifie donc un engagement amoureux tout au long de l’année 2021. Un engagement qui surgira onze fois et dont l’abonné·e n’aura aucun indice à l’exception des quelques mots qui viennent de défiler.
Date(s) est avant tout un secret. Une confidence entre les abonné·e·s et les artistes, entre vous et nous, entre toi et moi, entre celleux dont les liens invisibles seront tissés par le biais de ce projet. Loin de l’hyper-visualisation et de la virtualisation exacerbée par l’année 2020, Date(s) souhaite se nouer uniquement autour de l’expérience intime de l’œuvre. Ne pas prendre de photographies des œuvres, ne pas diffuser de photographies des œuvres - ni à ses proches ni sur les réseaux- est une condition sine qua non. Date(s) sera donc réservée uniquement à celleux qui s’abonneront et à celleux avec qui iels partageront leur(s) secret(s) par le seul biais du récit ou par la transmission de(s) œuvre(s) physique(s) sans intermédiaire aucun. Un secret qui répand une rumeur sourde autour de lui, qui attise le désir de connaissance, qui réveille l’envie presque enfantine de recevoir une surprise, d’ouvrir un cadeau, une lettre d’un·e amoureux·se transi·e, la sérénade d’un·e artiste.
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f.1-8 Date(s), 2020
CONTRƎ PRODUCTIF
artistes: Morgan Azaroff, Cloe Beaugrand, Damien Dion, Laure Mathieu & Alexis Chrun, Thomas Portier & Manon Riet, Marine Semeria, cur. Alexandre Barré
2020
exposition postée
« Un homme qui travaille, disent-ils, est plus utile qu’un cadavre […] » (Thomas More, Utopie) Mais combien d’absurdes paradoxes sont franchis au nom de l’équation travail-contre-salaire ? Pensons au travailleur qui paye de sa poche un chauffeur indépendant pour le conduire le matin à son poste, à l’internaute en micro-travail qui nomme des éléments sur des images pour quelques centimes, à l’étudiant qui se rend cobaye de tests sur le sommeil en laboratoire. Ces exemples s’épuisent en nombre à transformer inlassablement l’individu volontaire en produit productif. Car toute ambition se réduit à faire carrière contre soi même. À étirer nos rêves jusqu’à nous rendre flexibles, insensibles au douloureux abandon de ce qui, au début, partait d’un bon sentiment. Un sentiment sociétal. Nous n’imaginons plus autre chose que souffrir d’insomnie au travail, là et quand il faudrait laisser dormir notre liberté. texte de Alexandre Barré
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f.1 Contrǝ Productif, vue d'exposition, 2020
° f.2, 3, 4 Bed pages, Laure Mathieu et Alexis Chrun, 2020, peinture au sol, impressions sur papier, bois, pièces de 5 centimes
° f.5 Pour un allègement de la charge de travail, Thomas Portier et Manon Riet, 2019, vidéo, 24’40’’, sonore
° f.6, 7 Gardiennage du temple : esthétique de la chaise vide, Damien Dion, 2016-2020, autoportraits absentéistes sur lieu de travail. (toute ressemblance avec un célèbre musée parisien d’art moderne et contemporain existant ou ayant existé se voudrait purement fortuite)
° f.8, 9, 10, 11 Enseignements secrets pour changer son corps et accéder à la veille ultime, Morgan Azaroff, 2020, écran de veille sur ordinateur portable, pigeons (impressions sur chaussettes, boules de polystyrène)
° f.12, 13 Millionnaire, Marine Semeria, 2013, action / captures d’écrans de mon compte banquaire, dimensions variables
° f.14 B1101, Cloe Beaugrand, 2016, badges
CT
artistes: Clara Le Meur, Loris Humeau
2020
CT est le début d’un film, son élaboration, un scénario qui se lit par le milieu, des bribes de scènes, leur décor abstrait. Ses surfaces éclairées sont des chemins vers un univers digital, un déphasage visuel où l’ombre renverse constamment la lu- mière qui l’a produit. Les formes transparentes ont été fondues, elles projettent des interfaces dont la lecture confronte les possibilités temporelles de l’analogique et du numérique. Elles rencontrent une histoire remplie de fuite où les personnages se révèlent être des entités lumineuses ou sonores. Des temps courts ou longs, tenus ou latent, dessinent des ondes qui se croisent et dans lesquelles séjournent des clefs qui permettent de décrypter leur trajectoire.
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f.1 CT, vue d’exposition, 2020
° f.2 Slow Response Code 0, Clara Le Meur, 2019, verre, di- mensions variables, 2020
° f.3 Slow Response Code 0, Clara Le Meur, 2019, détail, verre, dimensions variables, 2020
° f.4 Le début, Loris Humeau, 2020, acrylique sur bois, résine, 42 x 59,4 cm. Sans titre (surfaces lumineuses), Loris Humeau, 2020, huile sur bois, cire, 42 x 29,7 cm. Sans titre, Loris Humeau, 2020, 4 sérigraphies murales, dimensions variables. Bruit n° 1, Loris Humeau, 2020, texte imprimé sur papier Rives Vergés 80g, verre, bois, 21 x 34 cm
° f.5 Le début, Loris Humeau, 2020, acrylique sur bois, résine, 42 x 59,4 cm. Sans titre, Loris Humeau, 2020, 4 sérigraphies murales, dimensions variables
° f.6 Slow Response Code 3, Clara Le Meur, métal, dimensions variables
° f.7 Moules en confcall, Clara Le Meur, 2019, métal chauffé, dimension variable
° f.8 Sans titre, Loris Humeau, 2020, huile sur bois, cire, 118,9 x 84 cm
° f.9 Sans titre, Loris Humeau, 2019, sérigraphie sur du curious skin bleu profond et conqueror, bamboo natural white, imprimé en 6 exemplaires, 59,4 x 84 cm
° f.10 Slow Response Code 1, Clara Le Meur, 2019, verre, pierre, dimensions variables
° f.11 Portrait de Loris Humeau et Clara Le Meur.
TRANCHANTE L'AURORE
artistes: Alexandre Barré, Alexis Chrun, Pierre-Marie Drapeau-Martin, Tania Gheerbrant, Loris Humeau, Laure Mathieu, Lucie Planty, Camille Raimbault, Caroline Reveillaud, Lévana Schütz, Arslane Smirnov, Carolina Zaccaro
2020
Tranchante l’aurore est le dernier vers d’un poème de Marina Tsvetaïeva, glané au hasard, près d’un siècle après son écriture, dans son recueil Insomnie et autres poèmes.
Tranchante l’aurore est aussi la première exposition de cette saison 2020-2021. Cette année, la coupure a été plus longue que prévue, obligeant certain·e·s à un repos forcé, une forme de mise en veille inédite, que nos cerveaux comme nos portes monnaies ne semblaient en mesure d’appréhender correctement. L’errance dans nos espaces domestiques, cette longue nuit passée les yeux ouverts et l’anxiété à bloc ont réveillé nos réflexes d’insomniaques. Face à cet état, cette exposition s’avère être au choix un recours, un hommage, une tentative d’exorcisme.
Tranchante l’aurore est une exposition d’atelier collective, ouverte aussi à des ami·e·s et résident·e·s de passage. Elle s’organise autour d’une moquette très accueillante, une scénographie vallonnée conçue pour avaler les oeuvres et les spectatrice·eur·s. Elle digère et engloutit qui l’arpente comme autant de souvenirs.
Tranchante, l’aurore a ouvert ses portes le 18 septembre pour nous interroger sur notre capacité à reconnaitre des grands soirs dans les petits jours. Nous étions heureu·ses·x de vous y retrouver.
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f.1, 2, 3 Tranchante l'aurore, vue d'exposition, 2020, photographie : Levana Schütz . I don’t know, whether it is post-coital artistic careering fluid or tears, but here are the three last drops for my friends, Laure Mathieu, 2020, 3 gouttes d’huiles essentielles mélange Les quantiques olfactifs : “Perséverance”, “Tendresse”, “Plénitude” sur mouchoir caché, 5 x 2,5 . Les étoiles aveugles (extrait), Arslane Smirnov, 2020, performance, 15 min, photographie : Levana Schütz .
° f.4 Les souvenirs, livre, Lucie Planty, 2020, impression laser, charbon, paraffine, 100 x 50 cm, photographie : Levana Schütz
° f.5 HIC, Alexis Chrun, 2020, balles sur filet, dimensions variables, photographie : Levana Schütz
° f.6 Of What Remains XI, Marina Madras, 2020, installation, 9 impresssions sur film transparent, chaînes et acier, 250 x 30 cm, photographie : Levana Schütz
° f.7 Paréidolie, Camille Raimbault, 2020, peinture sur peuplier, photographie : Levana Schütz
° f.8 Face to face in the desert, Levana Schütz, 2020, bois peint, dimensions variables, photographie : Levana Schütz
° f.9 Vedute (carrada) n°1, Caroline Reveillaud, 2019, verre fumé bronze, impression pigmentaire, acier brut, 18 x 30 x 2.5 cm, photographie : Levana Schütz
° f.10 Curve n°8, Caroline Reveillaud, 2019, acier, epoxy, 126 x 105 cm, photographie : Levana Schütz
° f.11 GLO, Alexandre Barré, gant de billard, verre anti reflet, 15 x 25 cm / VE, Alexandre Barré, gant de dessin sur tablette graphique, verre anti reflet, 15 x 25 cm, photographie : Alexandre Barré
° f.12 Sans titre, extrait de Se faire la peau, se faire des films, Pierre-Marie Drapeau-Martin, 2020, carrelage, colle, encres, photographie : Levana Schütz
° f.13 Sans titre, Loris Humeau, 2020, acrylique sur bois, cire, 29,7 x 42 cm, photographie : Levana Schütz
° f.14 Espace blanc, Carolina Zaccaro, 2020, lecture performée, 15 min, photographie : Levana Schütz
PORTES OUVERTES DE L'ILE-SAINT-DENIS
artistes: Alexandre Barré, Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Loris Humeau, Laure Mathieu, Lucie Planty, Camille Raimbault, Caroline Reveillaud, Lévana Schütz, Carolina Zaccaro,
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f.1, 2 Portes ouvertes de l’Ile Saint Denis, vue d'exposition, 2020, photographie : Levana Schütz . One meter one poem, Laure Mathieu, 2018, acrylique sur chêne, 100 x 4 x 4 cm . Sans-titre, Loris Humeau, 2019
° f.3, 4 Collection particulière, Lucie Planty, 2016, peintures, formats variables, photographie : Levana Schütz . Voyage en Syrie, Lucie Planty, 2019, vidéo, 14'35 .
° f.5, 6 La bascule, Levana Schütz, 2018, double projection super 8, 4', photographie : Levana Schütz .
° f.7 33'23'13, Marina Mardas, 2020, photographie : Levana Schütz et Marina Mardas .
° f.8 Petites annonces, Camille Raimbault, 2016, peinture polyuréthane sur acier, photographie : Levana Schütz .
° f.9 ABCDEFG, a thousand contrapposto, Alexis Chrun, 2017, projection vidéo, photographie : Levana Schütz .
° f.10 Backswing for birdie, Alexis Chrun, 2017, édition, photographie : Levana Schütz .
° f.11 Louise-Marie, Alexandre Barré, tapis de découpe, photographie : Levana Schütz .
° f.12 Agir/Comme/Parce que, Carolina Zaccaro, 2019, néon, photographie : Levana Schütz .
° f.13 Hell money, Carolina Zaccaro, 2018, photographie, photographie : Levana Schütz .
° f.14 Vedute n°1, Caroline Reveillaud, 2020 . Vedute n°2, Caroline Reveillaud, 2020, photographie : Levana Schütz
° f.15 Absoluts, Tania Gheerbrant, 2019, vidéo 4k couleur muet, 6 min en boucle, photographie : Levana Schütz
LOVE STREAMS
cur. Tania Gheerbrant
artistes: duoshow Roy Köhnke-jehl et Michaël Harpin, lovers : Eva Vaslamatzi et Laure Mathieu
2019
À mes amis, peuple non admis, on joue ici tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Des communications fantômes, des câbles Ethernet, une conversation de groupe, une blonde qui, en 1984, appelle son ex-mari avec un téléphone rouge et lui demande « do you think that love is a continuous stream ? ». Réunir Roy Könke-jehl et Michaël Harpin pour un duo show part d’une intuition, d’une envie de voir leur travail exister ensemble dans un espace, de l’idée que des points de contact existent dans leurs rapports à la sculpture et dans la manière dont le vivant s’y hybride. Ils entretiennent ainsi tous deux un rapport sensuel à l’inanimé, un appétit pour l’observation entomologique et la science-fiction. L’exposition qui se dessine n’est pas programmatique. Elle revendique un rapport intuitif et offre un cadre pour la rencontre de deux travaux qui proposent, dans leurs formes-mêmes, une vision complexe et exigeante de notre monde. Puis, au fil du travail, ont surgi des rapports plus précis. Un chat qui permet de téléphoner à ses amis échoués quelque part sur une plage, des câbles Ethernet récupérés dans un ancien centre de télécom, une mascotte teenager, des grandes sculptures mi-charognes mi-Dickinsonia, une décomposition de mouvements types chronophotographique matérialisée, des images 3D issues de la photogrammétrie d’objets abandonnés... De tout ça se dégage une certaine idée de ce qui fait lien, de ce qui permet aujourd’hui de communiquer. Et pour enfoncer le clou : deux « lovers » apparaissent de manière discrète comme une bouteille qu’on lance à la mer.
Ils surlignent ici l’envie de revendiquer un rapport amical, fondamental et nécessaire entre artistes.
parce que
À mes amis,
peuple non admis, on joue ici tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Marcel Broodthaers – Düsseldorf, le 19 septembre 1968
Pour LOVE STREAMS, Roy Köhnke-Jehl présente une série de nouvelles sculptures : Suspended consumption. Cette série se compose de trois sculptures en plâtre suspendues. À la manière d’un organisme parasite, leurs formes se développent et épousent des squelettes faits de câbles Ethernet. Imaginées comme des êtres issus d’une hybridation interspécifique, les sculptures réunissent le schéma de croissance d’un organisme primaire comme le Dickinsonia avec celui d’une cage thoracique humaine. Roy Köhnke-Jehl commence souvent par le dessin pour élaborer ses sculptures. Pour Suspended consumption, ce sont les câbles Ethernet, à la fois traits et moyens de communication, qui, manipulés par l’artiste, passent de l’état de câbles à l’état de structures. Ils deviennent alors le support en trois dimensions des sculptures : leurs squelettes. Les câbles ont été récupérés dans les plafonds du Wonder/Zénith, artist-run space où vit et travaille l’artiste. Le bâtiment appartenant anciennement à Zénith Electronics, filiale de Zénith Data Systems et qui fût loué à des géants des télécommunications comme Nokia ou Sagem. Les câbles qui structurent les sculptures deviennent des os, des carcasses dans lesquelles on imagine couler les fantômes d’une communication passée. Suspended consumption est également un projet qui interroge, dans son mode d’élaboration et de monstration, la verticalité́ et l’idée de puissance qui lui est souvent associée. Celle d’une soi-disant suprématie qui serait l’attribut de l’homme debout. Mais aussi de l’homme qui parle. Les formes de Roy Köhnke-Jehl soulèvent le malaise de cette prétendue suprématie humaine tout en tentant d’y inventer un remède, une catharsis. Elles rejoignent ainsi l’injonction de Donna Haraway préconisant de « démultiplier les perspectives à la fois humaines et non humaines, expérimenter des versions plurielles. (...) Ne pas se laisser rétrécir, réduire. Se construire un corps étendu qui permet de créer une perspective extraordinaire, fabulatrice, inventive.»
Donna Haraway, Note pour écriture spéculative, 2013
Marée Orange, nouvelle installation vidéo conçue pour l’exposition, s’inspire d’un fait divers qui a retenu l’attention de l’artiste. Depuis plusieurs années, une association engagée dans le nettoyage des plages à la pointe du Finistère trouve sur plusieurs plages de manière récurrente des téléphones filaires représentant Garfield. Le chat est une icône mondiale issue du comics strip humoristique éponyme de Jim Davis sorti à la fin des années 1970. L’association est de plus en plus intriguée par le nombre et la fréquence de ces téléphones échoués. Perplexes, ses membres commencent à imaginer une foule de scénarios avant de découvrir un conteneur échoué dans une faille d’une grotte sous-marine non loin de la côte, accessible uniquement lors des grands coefficients de marée. Loin d’élucider l’affaire des téléphones Garfield, cette découverte ne fait qu’en épaissir le mystère. Michaël Harpin prolonge ici un travail d’enquête sous forme de vidéo hybride déjà abordée dans son travail, notamment dans la vidéo Stones présentée au Frac Bretagne. Dans Marée Orange l’artiste incorpore des images 3D réalisées par photogrammétrie, un outil numérique qui lui permet de modéliser les débris de téléphones Garfield. Les images obtenues par cette technique rejouent étrangement la facture des objets collectés sur la plage, les scans formant une sorte de coque creuse définie uniquement par sa surface et vide en son centre : comme un coquillage. Dans une poursuite quasi archéologique de la trace de ces téléphones, Michaël s’est aussi attelé à trouver les apparitions de ces objets dérivés sur internet. Il mixe ainsi différents registres au sein de son installation vidéo. Guidé par une narration qui pose son rapport à l’objet observé, l’artiste transforme un simple fait divers en balade où les débris et matériaux accumulés forme un paysage : « comme une zone d’interpénétration à l’intérieur de laquelle nos vies et celles des autres s’entremêlent en un ensemble homogène ».
Tim Ingold, Marcher avec les dragons, Zones sensibles, Bruxelles, 2013
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f.1,2 LOVE STREAMS, vue d’exposition, in.plano 01/2020, photographie : Salim Santa Luccia
° f.3 Marée Orange, Michaël Harpin, 2019, installation vidéo en boucle, moquette, bois, photographie : Lévana Schütz
° f.4 Suspended consumption #2, #3, Roy Köhnke-Jehl, 2019, plâtre, câbles éthernet, acier, fibre naturel, photographie : Salim Santa Luccia
° f.5 Suspended consumption #2, Roy Köhnke-Jehl, 2019, plâtre, câbles éthernet, acier, fibre naturel et Marée Orange, Michaël Harpin, 2019, installation vidéo en boucle, moquette, bois, photographie : Salim Santa Luccia
° f.6 Suspended consumption #1, # 2, Roy Köhnke-Jehl, 2019, plâtre, câbles éthernet, acier, fibre naturel, photographie : Salim Santa Luccia
° f.7 Suspended consumption #3, Roy Köhnke-Jehl, 2019, plâtre, câbles éthernet, acier, fibre naturel et Marée Orange, Michaël Harpin, 2019, installation vidéo en boucle, moquette, bois, photographie : Salim Santa Luccia
° f.8 Marée Orange, Michaël Harpin, 2019, installation vidéo en boucle, moquette, bois, photographie : Lévana Schütz
° f.9, 10, 11 Marée Orange, photogrammes, Michaël Harpin, 2019, installation vidéo en boucle
° f.12, 13 Suspended consumption #1, #2, # 3 Roy Köhnke-Jehl, 2019, plâtre, câbles éthernet, acier, fibre naturel, photographie : Salim Santa Luccia
° f.14 Love streams, Eva Vaslamatzi, Laure Mathieu, Tania Gheerbrant, 2019, impressions, verre, bouteille, bois moquette, néon, gélatine et Groooouuunnd coontroool, Tania Gheerbrant, 2019, radiateur bain d’huile, bouteilles, vin chaud, photographie : Lévana Schütz
IN PLANO XYZ
artistes: Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Henri Guette, Loris Humeau, Laure Mathieu, Lucie Planty, Camille Raimbault, Caroline Reveillaud, Lévana Schütz, Carolina Zaccaro
2019
À l'occasion du lancement de notre site web, nous revenons à la définition même de notre espace à travers une exposition collective. « in plano » qualifie le format d’une feuille d’impression non pliée. C’est autour de ce format que nous avons constitué le corpus de cette exposition collective. Elle sera également l’occasion de présenter nos nouveaux résidents ainsi que nos membres permanents dans une impulsion commune de mise à plat.
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f.1 in.plano XYZ, vue d’exposition, in.plano 10/2019
° f.2 Supercut, Caroline Reveillaud, 2017, bâche imprimée reliure japonaise, 50 x 30 cm
° f.3 big mother, Tania Gheerbrant, 2019, installation vidéo HD couleur 4:3, 3’ 45’’, son, inox, dimensions variables. Avec la participation de Roy Kohnke-jehl (actrice) et Noelia Portela (voix off)
° f.4 5 big mother, Tania Gheerbrant, 2019, Marques pages, Camille Raimbault, 2017, impression contrecollée plexiglas, ruban, 20x30 cm ; Raven in space, Alexis Chrun, 2019, balle de golf et terre d’australie ; Hyperopérale / Titre, Caroline Reveillaud, 2016, livre Objet, Surface, Pli, Ligne, Sculpture I, bois, plexiglas, 45 x 23 x 4cm
° f.6 Hands to grow, Alexis Chrun, bois, plante 2018
° f.7 Fausse mer, Carolina Zaccaro, 2019, coquillage, système sonore, dimension variables
° f.8 Blue Agency, Tania Gheerbrant, 2016, édition en 4 exemplaires, 60 pages, format 30,5 x 22 cm, impression traceur jet d’encre sur papier mat 270gr, couvertures et coffrets sérigraphiés ; Sans Titre, Loris Humeau, 2019, sérigraphie sur Conqueror Bamboo, 59,4x84,1 cm
° f.9 Life on Mars, Marina Mardas, 2019, loupe, sable, pâte polymère, argile, et matériaux divers, dimensions variables
° f.10 Twin Room, Lévana Schütz, 2018, dessin vinyle sur verre, 77,5x89 cm
° f.11 Sans titre, Camille Raimbault, 2015, verre soufflé, cadenas, 12cm
° f.12 One meter one poem, Laure Mathieu, 2017, bois, peinture, 100x4x4 cm
° f.13 Bretschneider, Collection Privée, Lucie Planty, depuis 2017, recherches et textes, formats variables
° f.14 Deep down in an Ocean’s world, Lévana Schütz, 2016, impression Jet d’encre et couverture cyanotype
° f.15 Pour Joseph Sudek, 6 variations musicales d’après études cartographiques, Carolina Zaccaro, 2018, 21x29.7 cm
° f.16 人形椅子, the puppet chair, Lévana Schütz, 2019, film 16mm et 8mm n§b, 5 min
° f.17 Affiche de l'exposition in.plano XYZ, 2019
PRÉSEANCE
exposition en duo de fin de résidence
artistes: Elías Gama et Lévena Schütz (et Ludovic Landolt artiste invité)
2019
À l'occasion du lancement de notre site web, nous revenons à la définition même de notre espace à travers une exposition collective. « in plano » qualifie le format d’une feuille d’impression non pliée. C’est autour de ce format que nous avons constitué le corpus de cette exposition collective. Elle sera également l’occasion de présenter nos nouveaux résidents ainsi que nos membres permanents dans une impulsion commune de mise à plat.
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f.1 Lévana Schütz et Elías Gama , Ventana-Fenêtre, tirage epson sur plexiglas, 35 x 40cm, 2019
° f.2 Ludovic Landolt, Ummagumma, sculpture sonore, tôle, chanvre, chêne, mailloche à gong, 125 x 200cm, 2019
° f.3 Lévana Schütz, Tabouret, inox, bois, tissu, simili cuir, 2019
° f.4 Lévana Schütz, 人形椅子,the puppet chair, film 16mm et 8mm noir et blanc, performance : Sonia Marin, Joon Yoo, Tania Gheerbrant, Alexis Chrun, musique Nicolas Pajusco, 5’, 2019
° f.5 Lévana Schütz, Tabouret couché, photographie, tirage argentique baryté, 39,5 x 40cm, 2019
° f.6 Ummagumma (détail)
° f.7 Elías Gama, Du discours, huile sur bois,256 x 42,4 x 2cm, 2019
° f.8 Du discours (détail)
° f.9 Préséance (vue de l’exposition)
LE MAT, LA TEMPÉRANCE, LE PAPE ET LE SOLEIL
cur: Adrien Elie
artistes: Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Laure Mathieu, Paul Mignard, Riccardo Olerhead, Lucie Planty and Marianne Vieulès
2019
Dans son essai L’image écrite ou la déraison graphique(1995), Anne-Marie Christin démontre que l’écriture tire son origine de l’image – la combinaison de deux éléments, la figure et le support –, qui elle-même née de sa surface. Cette généalogie est le point de départ de ce que l’auteure nomme « la pensée de l’écran », soit une interprétation des traces présentes sur la surface. L’écriture idéographique, résultat de l’alliance de la langue et de l’image, atteste de cette réalité. Les signes qui la composent sont des figures ouvertes à l’interrogation. Leur nature changeante est par conséquent inhérente à leur contexte d’apparition. Anne-Marie Christin prend pour exemple-type de pensée de l’écran la divination qui « [se fonde] sur l’examen de supports particuliers où sont inscrits, destinés à être déchiffrés puisqu’il s’agit de messages adressés par eux aux hommes, les signes de la langue des dieux. » À la lumière de cette hypothèse, la cartomancie n’est en réalité rien d’autre que la projection d’une pensée écrite et oralisée sur des images devenues signes. D’un point de vue rationnel, le tirage de cartes divinatoires n’a pas pour objectif concret de prédire l’avenir mais d’établir un questionnement sur un sujet à travers des images et des mots venant conditionner le point de vue de celui ou celle à qui l’augure est destiné.
L’exposition Le Mat, la Tempérance, le Pape et le Soleil est née d’un concours de circonstance. À la suite d’un premier échange pour une proposition de collaboration indéterminée avec l’artist-run space in.plano, je participe à une séance de tarot dont le sujet principal du tirage est cet énigmatique projet. Quatre cartes sont sélectionnées au hasard : le Mat, la Tempérance, le Pape et le Soleil. Cette séance de cartomancie aurait pu rester une simple anecdote si les événements qui s’en suivirent n’en avaient pas décidés autrement. Tania Gheerbrant, membre de l’association in.plano et artiste invitée, me suggère le jour suivant le tirage de réfléchir à une exposition questionnant le rapport texte et image. Cette proposition induit une résonnance toute particulière au tarot, les cartes choisies à l’aveugle ayant défini une existence à la fois visuelle et orale à l’exposition bien avant qu'elle ne soit concrètement actée.
La démarche artistique des artistes résidents à l’artist-run space in.plano et de ceux invités à l’occasion de cet événement s’inscrit de manière plus ou moins forte dans un héritage de l'art conceptuel des années 1970, notamment par l'emploi du texte, du livre, du document d'archives, etc. Leurs œuvres sont des tentatives de traduction du monde par les images et les mots, à l'instar des cartes de tarot et du récit né de l’interprétation du tireur. La séance de cartomancie et les éléments qui s’y rattachent forment un contexte à l’exposition dont découle une réflexion sur le temps, le langage et l’image.
Le Mat, la Tempérance, le Pape et le Soleil. Cet ensemble de mots qui semble évoquer l’intitulé d’une fable fait office de titre de l’exposition. Il ne fait explicitement référence à aucun sujet défini, mais seulement à des personnages à la portée symbolique, dessinant tout au plus qu’une vague narration au contenu obscur. Si de possibles corrélations entre ce titre devenu signe et les œuvres de l’exposition peuvent apparaître, l’objectif, ici, n’est pas d’adjoindre à ces dernières une interprétation autoritaire par le prisme d’une thématique précise. Cette proposition curatoriale est une tentative d’examen de la manière dont les signes émergent, évoluent, nous traversent et nous influencent.
Nous sommes perpétuellement traversé·e·s par les signes. Les données visuelles, textuelles et sonores qui les constituent émanant d’innombrables sources aussi diverses que variées nous pénètrent et nous contaminent. Ils s’ancrent dans nos corps, nos esprits et nos mémoires, nous poussant à agir, à ressentir et à penser de telle ou telle manière. Impossible d’y échapper, nous devenons les hôte·sse·s et les relais plus ou moins conscients des signes. Partant de cet état de fait, nous pouvons considérer l’œuvre d’art comme un signe constitué d’une image et d’un discours. S’il semble aisé de créer et de diffuser des images et des textes venant s’ajouter à l’amas vertigineux d’informations qui compose notre environnement, savoir prendre à revers le phénomène s’avère être une entreprise plus complexe. C’est cette stratégie de débusquement que les artistes ont choisi de mettre en place à travers leurs œuvres dans le but de cerner les modalités de fonctionnement et de propagation du signe tout en révélant et en analysant notre rapport à ce dernier.
Avant même d’entrer dans in.plano, notre regard se confronte à un rideau gris transparent sur lequel sont gravées en marge des annotations de corrections de fautes d’orthographe. Tel un filtre numérique apposé sur l’exposition, la surface plastifiée modifie notre perception de l’espace, tandis que le texte qui en perce la couche devient une ouverture sur la réalité. Cette première œuvre de Tania Gheerbrant amorce un thème central de son installation vidéo : la coquille. À travers la figure d’un âne anthropomorphique photocopiant inlassablement des pages, cette fable filmique à l’humour grinçant montre l’influence préjudiciable de la faute d’orthographe sur nos systèmes de communication. Un bras de métal sert de support physique à la fiction dont le script est diffusé via un imposant haut-parleur, créant ainsi une disproportion entre le texte oral et l’image. Ce dispositif sculptural suggère un obscur circuit derrière le mur semblable à celui d’une machine. La narration anomale se poursuit avec I think it was you, (Table basse fontaine), deux tables-miroir inondées qui transcendent un objet domestique. La qualité réflexive de ce mobilier-écran surréaliste noie notre image dans un environnement submergé devenu lui-même signe.
Laure Mathieu convoque elle aussi la fiction et l’écran pour s’interroger sur le pouvoir manipulatoire de l’information. Elle relate une biographie fictive de Robert Plutchick, psychologue américain auteur d’une roue des émotions primaires et secondaires. Prenant formellement pour modèles les cercles chromatiques de Moses Harris et de Johan Wolgang von Goethe, la théorie de Plutchick dessine dans sa forme close un pendule et une fleur japonaise dans sa version ouverte. Dans la continuité de Wassili Kandinsky, The many lives of Robert Plutchick fait de la couleur le support des faux récits de vie du scientifique et un écran de projection irisé de nos émotions. En parallèle de ces sculptures textuelles, Laure Mathieu orchestre avec la participation de Simon Tilche-Échasseriaud une séance de Feldenkrais autour du pied. Une fiction centrée sur les voyages temporels et la mémoire, distillée durant ce cours de méditation oral et physique, influence le corps et le comportement des participants invités à revenir au fondement de la biologie humaine.
Le signe ne s’appréhende pas de manière univoque. Son interprétation et sa destination varient en fonction de celui ou celle qui s’attèle à le déchiffrer. Depuis deux ans, Lucie Planty développe le projet de recherche Bretschneider, collection privée portant sur Johann Michael Bretschneider, peintre mineur allemand de Bohème du XVIIème siècle ayant peint sept tableaux de galeries comportant chacun une centaine de fausses peintures. À l’occasion d’expositions ou d’autres événements, l’artiste invite une personne de son choix à écrire sur un tableau peint de Bretschneider. Pour Le Mat, la Tempérance, le Pape et le Soleil, le·la spectateur·rice peut lire une collaboration entre Lucie Planty et moi-même au sujet d’une image oscillant entre figuration et abstraction. Chaque nouveau récit intègre une constellation de regards portés sur un fragment d’une œuvre qui reste – et qui demeurera sans doute – une énigme dans l’histoire de l’art.
Associé à une image, le texte en fait varier le message, qu’il soit intrinsèque ou extrinsèque. Un pan de la pratique artistique de Marianne Vieulès s’articule autour de la poésie programmatique. Les œuvres réalisées au moyen de ce système d’écriture se génèrent et évoluent de façon autonome, à l’instar de Penguins TV. Des passages du Dépeupleur de Samuel Beckett servent aléatoirement de sous-titres à une vidéo d’un enclos de pingouins d’un zoo parisien diffusée en temps réel par une caméra de surveillance. Le texte de la pièce narre la vie d’un peuple emprisonné dans un cylindre fait écho à la condition de ces animaux. L’œil mécanique voyeur est le narrateur de la réalité des pingouins ignorant leur statut de personnages d’une fiction chaotique dès plus inquiétante.
Le tarot est une manœuvre d’appréhension du temps, ce flux continu similaire à celui de l’information dont l’origine et la finalité sont inconnues. Le temps s’incarne dans les images et la parole pour ensuite s’écouler en nous par la croyance dans les signes. Les cartes, les nombres, les mots, le ciel sont autant de moyens de se saisir, de réifier et de réinterpréter le monde et ses fluctuations intangibles qui nous cernent. Nous ne sommes plus assailli·e·s uniquement par le temps lui-même, les représentations que nous en avons fait nous entourent également et nous obligent à faire face à son passage. Comme pour la communauté captive du Dépeupleur, la fuite devient impossible.
L’installation Ceci est un reflet, vous êtes une phrase écrite d’Alexis Chrun met en lumière cette conséquence perverse due à la matérialisation du temps. Une succession de slogans issus de la publicité ayant pour dénominateur commun le temps est projetée dans un espace vitré et sur un mur. Ces messages, isolés de leur contexte d’origine, deviennent des mantras harceleurs apparaissant et disparaissant au rythme de la luminosité d’un néon et de l’espace. Dans la vitre, cette variation de l’éclairage fait tour à tour émerger les slogans et le reflet du regardeur. Le calendrier sous blister qui accompagne les deux dispositifs vidéo se joue, lui aussi, de la présence de celui ou celle qui l’observe. Les illustrations accompagnant habituellement chaque mois ont été remplacées par un carré noir dans lequel il est possible de se mirer. Le·la spectateur·rice devient une nouvelle image du temps, et l’œuvre une vanité lui renvoyant sa propre condition d’être éphémère.
Les peintures de Paul Mignard prennent également pour source le calendrier. Inspirées du livre Tradition orale Tchouktche de Charles Weinstein, les deux œuvres présentées dans l’exposition font partie d’une série de douze toiles réinterprétant librement les noms des mois du calendrier Tchouktche, un peuple paléo-sibérien. Chaque intitulé des douze mois de l’année renvoie à un phénomène climatique, un élément naturel, une plante ou un animal – en particulier le renne, omniprésent dans le quotidien des Tchouktches – propres à la saison. Le mois du pis qui grêle présente un passage extrait d’Histoire vraie, premier texte de Tradition orale Tchouktche relatant une rivalité entre éleveurs. La phrase est peinte une première fois, puis recouverte d’une représentation d’une peau de bête avant d’être inscrite de nouveau sur cette nouvelle surface. Le récit semble surgir des entrailles de l’image. Le mois de l’écorchement des bois de rennes, à l’instar de la peinture précédente, fait appel au motif du renne et à ses attributs, notamment les bois. Ces peintures et leurs sujets sont les maillons d’une chaîne d’interprétations du langage et de la nature donnant naissance, à travers le regard de l’artiste et la tradition orale Tchouktche, à des images du temps.
Les gravures sur laiton de la série Grâce de Riccardo Olerhead sont issues de captures d'écran du téléphone de l’artiste à l’instant où les heures et la date concordent numériquement. Ces autres images du temps en état de grâce, ces heureux hasards, révèlent une numérologie mystérieuse au sein de l'espace intime du téléphone. L’accord des signes distille une interprétation occulte de la réalité, un temps suspendu qui peut façonner la manière d’appréhender l’espace. Dans la photographie issue de la série Still life, les pommes, la fleur et la plume de paon sont agencées dans une succession de surfaces, sorte de collage spatial à la logique incertaine dont l’équilibre précaire suggère un bouleversement de la perception.
ENG — In her essay L’image écrite ou la déraison graphique (1995), Anne-Marie Christin demonstrates that the origin of writing is image – the combination of two elements, figure and support –, image born from its surface. This genealogy is the starting point of « la pensée de l’écran » (screen thought) developped by author, being an interpretation of mark on surface. The ideographic writing, the result of the alliance of language and image, attests to this reality. The signs which composed this writing are figures open to questioning. Their changing nature is therefore inherent in their context of appearance. Anne-Marie Christin takes for epitome of screen thought divination which « is based on the examination of particular supports on which the signs of the language of the gods are written, intended to be deciphered since they are messages addressed by them to humans. »In the light of this theory, cartomancy is in reality nothing more than the projection of written and oralized thoughts on images that have become signs. From a rational point of view, the purpose of the drawing of divinatory cards is not to predict the future but to establish a questioning on a subject through images and words that condition the point of view of the person to whom the augury is destined.
Exhibition Le Mat, la Tempérance, le Pape et le Soleil was born by a set of circumstances. After a first exchange for an undefined proposal of collaboration with artist-run space in.plano, I am a part of a session of Tarot about this enigmatic project. Four cards are randomly selected: the Fool, the Temperance, the Pope and the Sun.This session of cartomancy could have been a simple anecdote if the event that followed had not decided otherwise. The following day, Tania Gheerbrant, a member of in.plano and guest artist, suggested me to propose about an exhibition that questions the relationship between text and image. This proposal induces a very particular resonance to the tarot, the cards chosen blindly having defined both a visual and an oral existence at the exhibition long before it was actually recorded.
The artistic approach of in.plano’s artists and those invited to this event is part of a more or less strong heritage of conceptual art of the 1970s, particularly through the use of text, books, archival documents, etc. Their works are an attempt to translate the world through images and words, like the Tarot cards and the story that was born of the fortune teller’s interpretation. The session of Tarot and its associated elements form a context for the exhibition that leads to a reflection on time, language and image.
Le Mat, la Tempérance, le Pape and le Soleil. This set of words that seem to evoke the title of a fable has that of exhibition. It does not explicitly refer to any subject, but only to characters with symbolic significance, drawing at most a vague narrative with obscure content. If possible correlations between the title became sign and the works in exhibition can appear, the objective here is not to attach to the works an authoritative interpretation through a precise theme. This curatorial proposal is an attempt to how the signs emerge, evolve, pass through us and influence us.
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f.1, 2 Gélatine, Tania Gheerbrant, 2019, gélatine, phasme, dimensions variables
° f.3 big mother, Tania Gheerbrant, 2019, installation vidéo HD couleur 4:3, 3’ 45’’, son, inox, dimensions variables. Avec la participation de Roy Kohnke-jehl (actrice) et Noelia Portela (voix off)
° f.4 5 \ɡɹeɪs\, Riccardo Olerhead, 2017-2018-2019, New York-Brescia-Paris-Avignon, série ouverte de 17 captures d’écran de portable gravées sur laiton, 10 x 18 cm
° f.6 Laura, Riccardo Olerhead, 2018, Paris, tirage lambda sur papier haute réflexion fujiflex, 25 x 38 cm
° f.7 Série Le calendrier révolutionnaire Tchouktche : Mois de la mise à nu du pie et Mois de l’écorchement des bois de renne, Paul Mignard, 2019, pigment sur toiles libres, 50 x 65 cm, courtesy galerie Poggi
° f.8 Vue d’exposition Le Mat, la Tempérance, Le pape et le Soleil
° f.9 The many lives of Robert Plutchick §1, Laure Mathieu, 2019, impression sous verre, filtre dichroïque, 40 x 100 cm
° f.10 Seesaw Breathing, Laure Mathieu et Simon Tilche-Échasseriaud, 2019, performance, 50’
° f.11 Penguins TV, Marianne Vieulès, 2017, programme informatique vidéo live
° f.12 Ceci est un reflet, vous êtes une phrase écrite, Alexis Chrun, 2019, projection vidéo, programme informatique, calendrier sous blister, dimensions variables
° f.13 L’image fabuleuse / Sottobosco (Bretschneider, collection privée), Adrien Elie, Lucie Planty, 2019, livre, 12 x 28 cm, in.édition
° f.14 collection privée Bretschneider, Lucie Planty, depuis 2017, recherches et textes, formats variables. Remerciements : Jeune Création, EESI, Robin Garnier-Wenisch, Romain Gheerbrant, Jonathan Joux, Roy Kohnke-jehl, Nicolas Leray, Noelia Portela, Simon Tilche-Echasseriaud
MAKE LOVE BY A TRASHCAN
cur: Persona Curada (Noélia Portela)
artistes: Santiago Esses, Enzo Mianes, Gabriel Moraes Aquino, Caroline Reveillaud, Felipe Vasquez, Carolina Zaccaro
2019
For the sake of humans and nature, it is imperative to come up with alternatives to the exploitative and destructive practices of colonial modernity.
Make love by a trashcan is an expression I overheard ; in New Jersey people say it. I’m sure it means well, but it’s probably bad. When I wasthinking about this show, I thought about how we work and what we do, and this expression resonated more and more with the existing dynamics in this field. It made sense to think for a moment that the difference between making love or performing sex had something to do with what I aimed to express. To make love is an action of hope and connection - where we do it is the problem.
Making love is one of the most beautiful and intimate things we can share with another human in a non verbal act as opposed to performing sex, which is just that, a performance. A mere action or series of automated movements no complex being is capable of doing.
The works presented in this exhibition share a common drive, an urgency to communicate with love and tenderness, a curiosity to explore intangible territories, and new ways of communication ; the possibility of communicating anew is what sustains their narrative. The exhibition is charged with symbolic language, outweighing formal modes of communication or the need for the concrete as a proposition for a changeover of power. New tools for combat and communication may be developed in a world where listening has become increasingly rare and an alignment between ancestral tools and contemporary technologies is becoming growingly necessary.
text by Noelia Portela
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f.1 Gabriel Moraes Aquino et Felipe Vasquez, Zombie, 2019, Clay, blood, cotton fabric and thread, flowers, water, white wine, dragon’s blood sage, white wax candle, matches, canvas textile, paper prints, cassette tape and player, cardboard box, various undisclosed objects, Variable dimensions, Performance 2hrs. photo: Caroline Reveillaud
° f.2 Caroline Reveillaud, SUMMA ⎮ ⊙ ∫, 2019, Voice-over : Carolina Zaccaro, Audio mix and original music : Option Géniale, 26’00’’ photo: Caroline Reveillaud
° f.3 Vue de l’exposition Make love by a trashcan, 2019 photo : Caroline Reveillaud
° f.4 Carolina Zaccaro, Noooooodles, 2019, Moving table, table set, xerox prints, Variable dimensions, Performance 2hrs photo : Tania Gheerbrant
° f.5 Caroline Reveillaud, SUMMA ⎮ ⊙ ∫, 2019, Voice-over : Carolina Zaccaro, Audio mix and original music : Option Géniale, 26’00’’
° f.6 Enzo Mianes, Interventions, 2019 photo : Caroline Reveillaud
° f.7 Enzo Mianes, Interventions, 2019 photo : Caroline Reveillaud
° f.8 Gabriel Moraes Aquino et Felipe Vasquez, Zombie, 2019, Clay, blood, cotton fabric and thread, flowers, water, white wine, dragon’s blood sage, white wax candle, matches, canvas textile, paper prints, cassette tape and player, cardboard box, various undisclosed objects, Variable dimensions, Performance 2hrs. photo : Carolina Zaccaro
° f.9 Santiago Esses, Mirtha, 2019, Video 3’58’’ photo : Caroline Reveillaud
° f.10 Carolina Zaccaro, Noooooodles, 2019, Moving table, table set, xerox prints, Variable dimensions, Performance 2hrs photo : Caroline Reveillaud
° f.11 Poster de l'exposition Make love by a trashcan, 2019
DECOMPRESSION ROOM
exposition collective d'in.plano, The Other Art Fair, Turin
artistes: Sarah Nefissa Belhadjali, Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Philémon Hervet & Victor Prokhorov, Laure Mathieu, nikolaiykm, Lucie Planty, Pablo Prieto, Camille Raimbault, Nastassia Takvorian, Laure Tiberghien, Mélanie Villemot
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f.1 Tania Gheerbrant, I think it was you, 2018, gelatin ; Sarah Nefissa Belhadjali, Clastre, 2018, prints on paper, plexiglass ; Tania Gheerbrant, Untitled, 2018, water, pump, aluminium sheet, wood ; Laure Tiberghien, Speculum, 2018, metalic photographic paper
° f.2 Tania Gheerbrant, Untitled, 2018, water, pump, aluminium sheet, wood
° f.3 Laure Mathieu, One Minute One meter Poem, 2018, print on wood stick and print on aluminium
° f.4 Lucie Planty, ceneri di Pompei, ceneri di Rio, 2018, waiting room poster
° f.5 Melanie Villemot, To finally become, 2018, acrylic beads weaving, steel ; Melanie Villemot, Love is a soft thing, 2018, performance
° f.6 Pablo Prieto, Thickness, 2018, lambda print
° f.7 Camille Raimbault, Drag and drop, 2018, artificial painted plants
° f.8 nikolaiykm, Untitled, 2018, pygmy marmoset skull, cotton, polyester fabric
° f.9 Vue d’exposition, Decompression Room , Other Art Fair, Turin, 2018
° f.10 Alexis Chrun, Two-letters names poster and magnet fridge , 2018, print framed and print on magnet
TILT
cur: nikolaiykm
artistes: Vitaly Bezpalov, Pierre Delmas, Jens Ivar Kjetsa, Metta World Peace, Ilia Pashov, Tarwuk
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f.1 TILT, vue d’installation, in.plano, 11/2018
° f.2 TILT, vue d’installation, in.plano, 11/2018
° f.3 Ilia Pashov, Sorry, 2018
° f.4 TILT, vue d’installation, in.plano,11/2018
° f.5 Tarwuk, HODOWOS_OZIAN, 2018
° f.6 TILT, vue d’installation, in.plano,11/2018
° f.7 TILT, vue d’installation, in.plano, 11/2018
° f.8 TILT, vue d’installation, in.plano, 11/2018
° f.9 Vitaly Bezpalov, The blood of the poor, 2018
° f.10 Jens Ivar Kjetså, Reptilian, Hyper Bodies – Confessions and Decline, 2018
° f.11 Pierre Delmas, Sniffer truck, 2015
° f.12 Pierre Delmas, Open yellow bread, 2018
° f.13 Reptilian Hyper Bodies – Confessions and Decline by NDRAP Development feat Markus von Platen, Live Set/Performance, 02.11.18
° f.14 Metta World Peace/ I’ve seen the future Live Set 02.11.18
° f.15 Affiche de l'exposition Tilt, 2018
CINÉMA
projection de films dans le cadre des ateliers ouverts de l'Île-Saint-Denis
artistes et vidéastes : Estèla Alliaud, Andés Baron, Linda Branco, Tania Gheerbrant, Léa Guintrand, Charlie Jeffery, Morgane le Pechon, Laure Mathieu, Gregory Mc Grew Pezcorp, Garush Melkonyan, Murals, Lucie Planty et Melanie Villemot
2018
L’Île-Saint-Denis compte un grand nombre de créateurs réunis sur son territoire, certains depuis plusieurs décennies, d’autres depuis des années, d’autres encore depuis quelques mois. Afin de rendre visible et vivante cette richesse, les artistes ilodionysiens ont à cœur d’ouvrir leurs lieux de création le temps d’un week-end, et d’inviter les habitants, les voisins, les enfants, à découvrir leurs pratiques et à tisser des liens. À cette occasion, in.plano propose une projection de films
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f.1 vue de la projection "Cinéma" à in.plano
APRÈS MOI LE DÉLUGE
exposition conçue par les étudiants des Arts Déco
artistes: Rémi Coignec, Elisa Florimond, Jérôme Girard, Victoire Gonzalvez, Arthur Guespin, Nguyen Phuong Kieu Anh, Noémie Pilo
2018
Des territoires en vitrine, des e/oeufs, une opération risquée, une nature an-t(h)ropique, de la poussière solaire, some noisy boxes et des envies d'explosion. Une exposition de fin de 3e année conçue par les étudiants des Arts Deco de Paris, sous l'encadrement de Kristina Solomoukha.
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f.1 Jérôme Girard, titre, installation, 2018
° f.2 Vue d'exposition, 2018
° f.3 Victoire Gonzalvez, La Pièvre, 9:32 min, 2018
° f.4 Arthur Guespin, sans titre, sculpture, ballon en silicone, chanvre, air, 140x150x115 cm, 2018
° f.5 Élisa Florimond, vue d'exposition, 2018
° f.6 Victoire Gonzalvez, Support 3, installation performée, 2018
° f.7 Nguyen Phuong Kieu Anh, Đi qua một nước, vidéo, 10 min, 2018
° f.8 Rémi Coignec, Terrain Vague I, matériaux divers, 140x90x20 cm, 2018
° f.9 Vue de l'exposition, 2018
° f.10 Affiche designée par Robin Bourgeois, 2018
FIB
FESTIVAL INTERNATIONAL DE BAGNOLET
cur: FIB - FESTIVAL INTERNATIONAL DE BAGNOLET
artistes: Artistes et vidéastes : Morgan Azaroff, Alexandre Barré, Simon Boudvin, Caroline Cieslik, Paolo Codeluppi, Collectif 1.0.3, Chloé Dugit-Gros, Anne-Charlotte Finel, Francesco Finizio, Tania Gheerbrant, Michaël Harpin, Dounia Ismail, Laura Kuusk, Bertrand Lamarche, Camille Laurelli, Seulgi Lee, Alex Pou, Thomas Portier, Manon Riet, Simon Ripoll-Hurier, Vassilis Salpistis, Kristina Solomoukha, Jean-François Vallée
2018
FIB - Festival International de Bagnolet - sous ce nom grandiloquent se présente un mini festival video initié par Kristina Solomoukha et Paolo Codeluppi dans le jardin de leurs voisins à Bagnolet.
La première édition a eu lieu il y a deux ans elle était consacrée à l’ANIMAL. Pour cette deuxième édition Kristina et Paolo ont choisi deux sujets PAUSAGE et COLLECTIF et proposé aux artistes amis de réaliser des vidéos de 3-5 mn. De très courts films existants étaient aussi sélectionnés.
Le 14 octobre sera projeté 2 heures de vidéos très différentes - réalisées exprès pour le FIB, réalisées auparavant et adaptées à la diffusion en salle, un film-performance, conçu pour une diffusion en galerie et en boucle, donc parfois ce sont des fragments, autonomes ou pas. Un fragment d’un documentaire de télévision. Des films dont le son constitue une part très importante et d’autres muets.
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f.1, 2 Vassilis Salpistis, film-performance, Agent double, 22’, 2018
° f.3 vue de la projection du FIB, 2018
BLIND COLLECTOR
Chapter 1: The Apartment | Chapter 2: The Lottery
exposition collective d'in.plano
artistes: Paul Bardet, Jade Boyeldieu d’Auvigny, Alex Chevalier, Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Lucie Planty, Caroline Reveillaud
2018
The Blind Collector est une exposition aux contours mouvants dont le commissariat, assumé par les artistes eux-mêmes, tente de brouiller les pistes, entre le domestique et l’artistique, l’unique et la reproduction, l’exposition et le salon de lecture.
Cette proposition prend appui sur l’interêt commun d’un groupe de jeunes artistes autour de l’objet livre et des habitudes et coutumes qu’il convoque. Sous cette figure archétypale du collectionneur défini ici par sa déficience visuelle, la première partie de l’évènement s’affirme comme un espace fictif et domestique propre à recevoir les spectateurs. En effet, les œuvres sélectionnées ou conçues pour l’exposition, ont en commun d’assurer une fonction symbolique de mobilier et ce afin de transformer pour un temps le spectateur en lecteur et le lieu en salon de lecture.
La collection qu’il s’agit ici de découvrir, est une collection au sens tout livresque du terme. En effet, on découvrira dans l’espace une quarantaine de livres à priori identiques, dont il faudra se saisir pour démasquer, sous une couverture similaire, les fac-similés/re-édition de livres produits par les artistes ces cinq dernières années. Chaque livre est reproduit une seule fois. La collection s’affirme dans le contexte et prétexte de « l’appartement », sous couvert d’avoir été sélectionnée par un autre, aussi aveugle soit-il. La deuxième partie de l’exposition, met en scène et en acte la liquidation de la collection par une vente aux enchères à l’aveugle. Les livres seront vendus sans que l’acheteur puisse savoir de quel exemplaire et de quel artiste il devient l’acquéreur.
Incarnation du proverbe anglais « don’t judge a book by its cover » ou commentaire sur la contingence d’une collection, il s’agira surtout de fêter en ce début d’été les heureux hasards et une certaine poésie de la cécité.
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f.1 Tania Gheerbrant et Roy Köhnke-Jehl, Les mots doux, 2018, résine, aluminium, fibre de verre, 300 x 175 cm, texte « Face au mur nous observons
le reflet d’une ville qui nous traverse et comme ceux qui dessinent des ersatz d’avions en attendant que les authentiques monstres d’acier s’y posent, nous collectionnons des signes en espérant voir le bonheur s’y appareiller
; Alexis Chrun, Mauvais Cheval, 2018, portefeuille ; Caroline Reveillaud, « Banc-Titre », table en bois et verre, photographies, 2018
° f.2 Caroline Reveillaud, Banc-Titre, table en bois et verre, photographies, 2018 ; Alex Chevalier, La bibliothèque des livres interdits, livres, impression laser, baguette de bois, 2018 ; Jade Boyeldieu D’Auvigny,
Le dialogue du Râleur et de l’Optimiste, méridienne réflexive, blanc, portraits ; Jade Boyeldieu D’Auvigny, Le manteau du poête, 2018
° f.3 Alexis Chrun, Heart to perfection, 2018, chaise, élastiques
° f.4 Lucie Planty, Portrait dans le miroir, impression sur Plexiglas, 2018
° f.5 Alexis Chrun, Heart to perfection, 2018, chaise, élastiques ; Caroline Reveillaud, Banc-Titre, table en bois et verre, photographies, 2018 ; Alexis Chrun, Mauvais Cheval, 2018, portefeuille
° f.6 Jade Boyeldieu D’Auvigny, Le dialogue du Râleur et de l’Optimiste, méridienne réflexive, blanc, portraits
° f.7 Tania Gheerbrant, Looking for A, 2018, détails de l'installation vidéo : casques, toile pvc écran, billes polystyrène, papier imprimé reproduisant les dialogues de la vidéo, découpé et transformé en rembourrage pour le siège
° f.8 Collection d’édition Blind Collector, 25 éditions en 2 exemplaires (50 livres au total) disséminées dans l’espace et vendu lors de le « lottery » au cours de l’exposition
° f.9 Caroline Reveillaud, Banc-Titre, table en bois et verre, photographies, 2018
° f.10 Tania Gheerbrant, Looking for A, 2018, détails de l'installation vidéo : casques, toile pvc écran, billes polystyrène, papier imprimé reproduisant les dialogues de la vidéo, découpé et transformé en rembourrage pour le siège
° f.11 Jade Boyeldieu D’Auvigny, Le dialogue du Râleur et de l’Optimiste, méridienne réflexive, blanc, portraits ; Jade Boyeldieu D’Auvigny, Le manteau du poête, 2018 ; Paul Bardet, Sparrow Chair, bois sculpté, 2018
° f.12 Tania Gheerbrant et Roy Köhnke-Jehl, Les mots doux, 2018, résine, aluminium, fibre de verre, 300 x 175 cm, texte
° f.13 Affiche de l’édition et de l’exposition Blind Collector designée par Alexis Chrun, 2018
OPENING
exposition inaugurale d'in.plano
artistes: Alexis Chrun, Nikolay Georgiev, Tania Gheerbrant, Philémon Hervet, Laure Mathieu, Sarah Nefissa Belhadjali, Lucie Planty, Camille Raimbault, Nastassia Takvorian et Mélanie Villemot
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f.1 Philémon Hervet et Victor Prokhorov, sans titre , 2018
° f.2 Caroline Reveillaud, ENDPAPER , 2018
° f.3 Lucie Planty, ERR , 2018
° f.4 Alexis Chrun, Game is a foot , 2018
° f.5 vue d'exposition
° f.6 Laure Mathieu, Reflexologos , 2018
° f.7 Nastassia Takvorian, Mutagenèse souple , 2017
° f.8 Sarah Nefissa Belhadjali, Ma plante , 2017
° f.9 Camille Raimbault, Flaque , 2018
° f.10 Mélanie Villemot, Galatée , 2017
° f.11 Nikolay Georgiev (nikolaykm)
° f.12 Laure Tiberghien, Single , 2018
° f.13 Caroline Reveillaud, ENDPAPER , 2018
° f.14 Tania Gheerbrant, Smooth evolution , vidéo, 2018
° f.15 vue d'exposition
° f.16 poster de l'exposition designé par Lucie Planty et Laure Tiberghien
ALEXANDRE BARRÉ
alexandrebarre.com
Si peu de formes ou de pratiques se révèlent majoritaires dans la démarche artistique d’Alexandre Barré, c’est surtout pour y laisser l’espace de faire émerger cet insaisissable chose — douteusement figurable — que l’on nomme « temps ». Attenter aux horaires, aux calendriers et autres compromis collectifs lui permet d’ouvrir un espace d’inconfort, pesant, sensible, furtif, dans lequel il est possible d’envisager autrement l’ensemble rythmique de nos vies coordonnées. En ce sens, sa pratique préfère la frustration et le retard. Au mieux, rendre épanouissant un rendez-vous manqué.
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f.1 Véhicule, Alexandre Barré, photographie
° f.2 Sans titre, Alexandre Barré, sans date, néons
° f.3 Le postillon, Alexandre Barré et Laure Mathieu, carte postale unique, réalisée pour l'exposition 100 Titres, commissariat Isabelle Pellegrini, Circa, janvier 2021
° f.4 Mammoth cave (8 hours), Mammoth cave (7 hours), Mammoth cave (6 hours), Mammoth cave (5 hours), Mammoth cave (4 hours), Mammoth cave (3 hours), Mammoth cave (2 hours), Mammoth cave (1 hour), Alexandre Barré, dessins tracés au plotter, laine de roche, 30 x 24 cm
° f.5 Slow Dancing, Alexandre Barré, impression photographique sur papier Hahnemühle Fine Art Pearl 285 g/m² contrecollé sur Dibond®, 40 x 60 cm
° f.6 GLO AND VE, Alexandre Barré, gant de billard, verre anti reflet, 15 x 25 cm et gant de dessin sur tablette graphique, verre anti reflet, 15 x 25 cm
° f.7 60 CLOCK DRAWINGS, Alexandre Barré, livre de 60 pages, 60 tirages de tête, éditions in.édition
° f.8 Replacement artwork, version pliée, Alexandre Barré, 500 exemplaires, Lendroit Editions
° f.9 Louise-Marie, Alexandre Barré, tapis de découpe
° f.10 E deux cent et quelques, Alexandre Barré, éponge, colorants alimentaires, eau, durée variable
° f.11 Après, du vent, Alexandre Barré, événement d’une heure (durée moyenne de révélation pour un polaroid contemporain)
° f.12 Architectures qui-vive, Alexandre Barré, bâche ronde de 150 cm Ø, corde, pièces de bois, performance au dernier jour de l'exposition
° f.13 Hot end, Alexandre Barré, miniature de la pyramide de Khéops au 1/2021e (d'après l'étude menée en thermographie infrarouge)
° f.14 Étaétaétaétagère, Alexandre Barré, installation in situ, adhésif rétro-réflechissant. Lors de l'exposition Mettre à jour, Frac Bretagne, juin 2015
° f.15 Pause, Alexandre Barré, rétroprojecteur, gobelet, moments de discussion entre un·e médiateur·trice et le public
ARIÉ BENSABAT
instagram.com/arie.m.bens
À travers une pratique multidimensionnelle ayant pour centre névralgique le dessin, Arié Bensabat aborde les domaines de l’installation, des films d’animation, de la performance et du théâtre, dans un travail qui mélange avec équilibre les références, les symboles et les approches narratives.
Les sujets de la perception de l’autre par le portrait et de l’animation des traits, au sens étymologique de « doter de vie (ou de mouvement) », sont rejoués au fur et à mesure des projets de l’artiste. Le portrait, qui permet une perception directe de l’autre, rend hommage à des corps animés, des personnes connues et aimées, dans une réflexion sur le temps partagé et passé avec l’autre, les identités en métamorphose et aussi l’énigme de l’énergie vitale qui anime les corps et qui « émeut », en ce qu’elle touche et déplace.
La manière d’installer le dessin, par exemple sur des tables lumineuses qui dotent les compositions de nouvelles lumières et ombres, et parmi des compositions florales soigneusement agencés à la manière d’ikebana mémoriels bicolores, viennent stimuler les sens, apportant des nuances et des ambiances nouvelles dans la présentation du travail graphique. Le texte ou la partition apparaissent parfois en ligne de trame de ce travail, qui éclot pleinement lorsqu’il imagine sa propre scénographie et ses modalités de présentation.
La narration est explorée dans les vidéos d’animation crées par l’artiste, où le passage et le mouvement servent de trame au développement d’un univers poétique et coloré, qui croise divers registres d’images, réflexions sur les manières médiatiques de faire des images et textes. Ces propositions rejouent la tradition japonaise du manga pop des années 1960 et ses univers oniriques hypnotiques, en la croisant à une tradition philosophique occidentale centrée sur le langage et la question articulée.
Intéressé par les mythologies féministes, Arié Bensabat se saisit de son outil artistique pour mettre en scène des trajectoires de femmes émancipées, vivantes, en mouvement et qui ne sont jamais réduites à un statut d’objet ; on peut notamment penser à son travail autour du mythe de Judith et Holopherne, et à ses série de portraits, qui célèbrent des héroïnes, fantastiques ou réelles, dans leur capacité d’action et de réflexion.
L’artiste produit ainsi un ensemble de gestes qui rejouent et redistribuent le partage entre imaginaire et réel, visible et invisible, modèle et personnage, héroïsme et vie, dans un travail qui semble faire l’éloge des passages, des nuances et des tons.
Texte de Margot Nguyen, commissaire d’exposition indépendante, Paris, Mars 2022
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f.1 Talia ( composition 3/3 ), Corpus de dessins : encre noire sur papier Van Gelder Zonen, screen tones Deleter, vase Sora ( 空 ): résine acrylique chargée en limaille de laiton et oxalis vivantes, 2021, Paris
° f.2 Talia ( du visage à la main) Dessin : encre noire sur papier Van Gelder Zonen, 64x43 cm, 2021, Paris
° f.3,4 Détails Zacharie ( composition 1/3 ) Dessins : encre noire sur papier Van Gelder Zonen , screen tones Deleter, ailes et talisman: résine acrylique chargée en limaille de laiton, 2021, Paris
° f.5 Détails vase Sora ( ( 空 ) élément du vide ), Moulage d’une céramique traditionnelle rapportée du Japon, résine acrylique chargée en limaille de laiton, oxalis vivantes, 2021, Paris
° f.6 Mathilde et Julie ( Le dragon ), Dessins : encre noire et mine graphite sur papier Van Gelder zonen, 21 formats de 30 x 26 cm, film sonore, 2018, Paris
ALEXIS CHRUN
al-chrn.tumblr.com
Beckham a centré sur sa tête depuis l'autre bout du terrain, une balle transcontinentale, elle a traversé le stade et chuté sur le crâne de Zidane
Philippe Bordas, Chant furieux, 2014
On pourrait dire de lui qu'il est un technicien. Qu'il progresse comme un artisan, de ceux que l'on imagine dans ces ateliers d'horlogerie, près de lacs miroitants qui sait, troisième œil agrandisseur visé sur la pupille, attentif aux rouages d'un monde vu à d'autres échelles, sous d'autres rapports.
On pourrait voir son travail, c'en est un, comme une opération, addition ou soustraction, plutôt la dernière, mathématique synthétique de recherches inépuisables où s'opèrent des gestes de plongée, comme des coupes sélectives dans les récits de l'art moderne et conceptuel.
Dirait-on alors d'Alexis Chrun qu'il est un mécanicien d'histoires micro- ou macroscopiques, celui qui, d'après la définition courante à la fin du XVIIe siècle, invente, calcule, construit des machines ? Et quelles seraient alors ces machineries signifiées par des objets installés et des dispositifs ?
Il faudrait les aborder comme des mécaniques d'apparence immobiles mais encore tremblantes des mouvements additifs ou soustractifs les habitant. Car ici quelque chose se célèbre. Le faux statisme de ce que déploie Alexis renoue avec la notion d'impetus, cet élan communiqué à un corps inerte, qui, l'affranchissant de tomber, le maintient, un temps, dans un état moteur d'apesanteur mobile.
Le travail d'Alexis se déploie autour de cet impetus. Il est à la fois impulsion et amorce. L'inerte est (re)vivifié par le truchement d'un regard mélancolique sur les choses advenues. On disait des mélancoliques qu'ils souffraient d'une sorte de délire. Entendons pourtant ce dernier en le partitionnant comme l'avait proposé le poète Camille Bryen : dé-lire.
Continuons alors d'observer les élans d'un dé-lecteur qui parfois souligne, souvent laisse flotter, dans une recherche permanente.
Catherine Guiral
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f.1 birdie droodle teaser, Alexis Chrun, 2017, vidéo devinette de 36 sec envoyé comme invitation au 62e salon de Montrouge.
° f.2 la collection désarmante, Alexis Chrun et officeabc, 2018- ?, poème au long cours sur une série de boites d'allumettes et impression de cartes
° f.3 I’m not a robot, Alexis Chrun, 2018, dessin numérique inspiré de captcha alphabet test
° f.4 les yeux écarquillés toujours, alexis chrun, 2017, lunettes de vue asymétriques
° f.5 birdie, socle et balle (extension), Alexis Chrun, 2019, photographie numérique
° f.6 ticket surexposition, Alexis Chrun, 2016, impression thermique
° f.7 two-letters names and fridge magnets Als, Alexis Chrun, 2018, poster encadré, détail d'installation
DAMIEN DION
www.damiendion.fr
Damien Dion est un artiste français né en 1985. Son travail artistique repose principalement sur un jeu polysémique entre réel, langage et fiction. Sa pratique, protéiforme, est constituée de gestes discrets, de performances, de protocoles, d’images, de sons, d’interventions in situ, de textes, d’éditions, d’installations et d’objets. Il s’intéresse à l’écart entre le présent et l’absent, le geste et sa restitution, l’art et ses contextes d’inscriptions. Ainsi, ses projets s’inscrivent le plus souvent dans une situation existante, un environnement donné avec lequel il joue pour en saisir les interrelations, explorer ses interstices et générer une friction entre la fiction et le réel. Il a été formé à l’école supérieure d’art et de design d’Orléans où il a obtenu un DNSEP en 2011, puis à l’école des arts de la Sorbonne (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) où il a obtenu un doctorat en arts et sciences de l’art en 2019, avec une thèse intitulée Récits, fictions, descriptions : l’ekphrasis comme pratique artistique, sous la direction de Christophe Viart. Il vit et travaille à Saint-Denis (93).
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f.1 Tableau n°3 (vue d'exposition), chez Ghislain Mollet-Viéville, Paris, 2022", 2022, tirage photographique in situ (série "Les Tableaux (vues d'exposition)", en cours depuis 2017)
° f.2 Un hasard en conserve (de mémoire), ou: Le Petit Verre de trop, 2017, deux cadres, verre, verre brisé, impression sur papier
° f.3 SEUIL, 2018-2021, écriture spéculaire imprimée sur paillasson
° f.4 I'm not a robot, 2021, impression sur aluminium brossé
TANIA GHEERBRANT
www.taniagheerbrant.com
Tania Gheerbrant a été diplômée des Beaux-Arts de Paris, en juin 2017 - atelier Ann Veronica Janssens. Elle a récemment présenté son travail lors d’expositions collectives à Turin (2018), à Los Angeles (2016) et Shangai (2015) ainsi que dans diverses institutions et lieux émergents de la scène française (La Panacée/Moco, Do disturb au Palais de Tokyo, Le doc, Le Wonder...)
Son travail mêle installation, vidéo et texte. Dans la continuité d’une recherche sur le langage, ses dernières vidéos, par le recours à certains archétypes cinématographiques (notamment la science-fiction, le cinéma expérimental ou l’enquête paléontologique) déplie une poétique de l’étrange interrogeant les discours ambiants de notre société de communication. Et tente comme dans Absoluts de répondre à cette question basique mais ontologique «qu’est ce qui nous relie donc ? ou plutôt qu’est ce qui nous colle donc» en tant que groupe et communauté. Elle met en scène une forme de liquidité textuelle qui entre en résonance avec nos mondes numériques et déplie ainsi la manière dont l’individu contemporain est traversé par une somme de langage plus ou moins organisée sous forme de récits construits. Son travail, grâce au texte, au montage et au son, fait se rencontrer l’érudition et l’ordinaire voire le naïf dans une forme d’apesanteur hypnotique. La pratique sculpturale qui accompagne ses vidéos, participe de ce même mouvement, en créant des objets quasi quotidien au potentiel étrange.
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f.1,2,3 Absoluts , co-réalisation Tania Gheerbrant et Roy Khönke-jehl, co-production La Panacée / Moco, 2019, plâtre, métal, écran, pied, vidéo 4k couleur muet, 6 min en boucle, 300x350 cm. Vue d’exposition: COOKBOOK 2019, La Panacée, cur. Nicolas Bourriaud et Andrea Petrini
° f.4,5,6 Smooth Evolution, Tania Gheerbrant, 2018, vidéo HD couleur, 5’40’’ en boucle, écran, médium et chêne, vernis, enceintes, cable, moquette, 250 x 200 cm. Vue de l’ exposition FOMOSAPIENS, cur. Hotel Triki, Palais Bondy, Lyon, 2018
° f.7 I think it was you , (Table basse fontaine), Tania Gheerbrant, 2018, eau, pompe, feuille d’aluminium, mdf noir, aluminium, 75 x 75 x 25 cm. Vue d’exposition : Decompression Room, The Others Art Fair, Turin
° f.8,9 Looking for A , Tania Gheerbrant, 2018, vidéo HD couleur 5’28’’ en boucle, dalle lumineuse, bois, écran, casques, toile pvc écran, billes polystyrène, papier imprimé
° f.10,11 Blue Agency , Tania Gheerbrant, 2016, édition en 4 exemplaires, 60 pages, format 30,5 x 22 cm, impression traceur jet d’encre sur papier mat 270gr, couvertures et coffrets sérigraphiés.
LAURE MATHIEU
base.ddab.org/laure-mathieu
Le travail plastique majoritairement performatif de Laure Mathieu combine textes, vidéos et sculptures. Il s’articule autour d’enquêtes linguistiques qui mettent en exergues les stratégies d’apparition et de construction de la pensée et de la parole. Écrits et lus seule ou en duo, ses récits philosophiques traitant de la conscience, de la subjectivité, du pouvoir de la fiction et son rapport au réel induisent une expérience sociale de la lecture entre l’artiste et le spectateur.
Laure Mathieu est récemment diplomée du master de création littéraire à Paris 8. Elle a été en résidence Au Lieu, à Paris, à l’issue de laquelle une édition a été publiée et une exposition organisée. Son travail a fait l’objet d’une exposition personnelle au Centre d’art Contemporain Passerelle à Brest. Elle a également participé récemment à plusieurs festivals de performance (notamment à la Fondation Ricard, SETU à Elliant, au Jardin C, Nantes, Les Écritures Bougées, Circonférences à Château-Gontier, Nouvelle Collection Paris x Do disturb au Palais de Tokyo) et à différentes expositions collectives (à in.plano,The others Art Fair à Turin, … ) Elle a été diplomée d’un DNSEP à l’EESAB site de Rennes, obtenu avec les félicitations du jury en 2015
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f.1 Something about feelings, Laure Mathieu, Robin Garnier-Wenisch et Hugo Maillard, lecture sonore, 90mn, Jardin C, Nantes, cur. SETU festival
° f.2, 3 Corne de Gazelle, -273, Laure Mathieu et Robin Garnier-Wenisch, 2018, lecture performance, 20mn chacune, festival SETU, Elliant
° f.4 Le lièvre, l’éclat, la croûte, Laure Mathieu et Robin Garnier-Wenisch, 2018, lecture performance, 20mn, festival Les Ecritures Bougées, Le DOC!, Paris
° f.5-10 La Flotte Bleue, Laure Mathieu, 2018, exposition personnelle au CAC Passerelle, Brest, © Photo Aurélien Mole, Warm Eye, 2018, Estrade et socles, peinture, liège, bois Tentative de nettoyage du monde en 4 étapes, 2018, Impressions sur vêtements, Dimensions variables, Galaxie/Souffle, 2018, 16 vues au microscopes du trajet de l’air dans un corps, Projection vidéo sur un socle Warm Eye, 5 mn, La tentation effective du langage, 2018, Lettres tamponnées sur 15 tickets de tram, portefeuille en tissu liège, 120x15x2cm
LUCIE PLANTY
lucieplanty.xyz
Lucie Planty est une artiste française qui élabore depuis plusieurs années une pratique de collection d’images, le plus souvent sous forme de livres, d’installations et de peintures sur la question de la disparition. Elle a présenté son travail lors d’expositions en Italie (2018) Belgique (2017), Équateur (2016), Chine (2015) et République tchèque (2014) ainsi que dans diverses institutions françaises d’art contemporain (Salon de Montrouge, Fondation Ricard, Cneai, Friche de la Belle de Mai, Cité des Arts, Biennale d’Arts Actuels…). Elle reçoit le Prix des fondations Albéric Rocheron lors de l’exposition Felicita 17, est nominée au Grand prix de l’institut culturel Bernard Magrez à Bordeaux et au Prix AMMA pour l’art contemporain au Bastille Design Center (2017) . Elle est diplômée des Beaux-Arts de Paris avec les félicitations du jury, ateliers Claude Closky et Jean-Marc Bustamante.
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Fondant ses recherches sur des histoires vraies d’artistes inconnus, de tableaux perdus ou de monuments disparus, le travail encyclopédique de Lucie Planty peut s’apparenter à celui d’un·e l’historie·nne de l’art. Si l’artiste met en lumière des zones d’ombres, elle ne le fait pas uniquement par la reconstitution d’une réalité passée. Les fictions qu’elle imagine, inhérentes à ces récits entourés de mystère, lui permettent de développer une réflexion sur la collection et la construction d’une culture.
Adrien Elie, 2019
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f.1 Chronique de l'humanité, site internet, caisson avec écran tactile, www.chroniquedelhumanité.org, 2019, vue de l'exposition "Carte Blanche à Lucie Planty", ancienne Église de Maisons-Laffitte, 2019
° f.2 Chronique de l'humanité, site internet, caisson avec écran tactile, www.chroniquedelhumanité.org, 2019, vue de l'exposition "Carte Blanche à Lucie Planty", ancienne Église de Maisons-Laffitte, 2019
° f.3 Siècle dernier, 12 livres, exemplaires uniques, papier, broche en acier, 2017, vue de l'exposition "Felicita"
° f.4 Astres et poussières, livres/installation, 12 livres, 12 chaises en métal, 2019, vue de l'exposition "Carte Blanche à Lucie Planty", ancienne Église de Maisons-Laffitte, 2019
° f.5 Astres et poussières, livres/installation, 12 livres, 12 chaises en métal, 2019, vue de l'exposition "Carte Blanche à Lucie Planty", ancienne Église de Maisons-Laffitte, 2019
° f.6 ERR, livres/installation, édition exemplaire unique, un socle en métal, une affiche noir et blanc, couvertures de survie, aluminium, sangles, 2018, vue de l'exposition "Nos ombres devant nous", commissariat du collectif Basalte (Elena Cardin, François Dareau, Joshua de Paiva, Léa Djurado, Maëva Gomez, Alexandra Goullier Lhomme, Henri Guette, Hannah Kreile, Dimitri Levasseur, Eva Vaslamatzi, Leslie Veisse, Juschka Marie von Rüden), Fondation Ricard, Paris, 2018
° f.7 Voyage en Syrie, vidéo, 2019, vue de l'exposition "Carte Blanche à Lucie Planty", ancienne Église de Maisons-Laffitte, 2019
° f.8 Specimen, livres/installation, exemplaires uniques, tables, boites, support, vue de l'exposition "archive/fiction" aux Beaux-Arts de Paris lors du DNSEP, 2016
° f.9 Specimen, livres/installation, exemplaires uniques, tables, boites, support, vue de l'exposition "archive/fiction" aux Beaux-Arts de Paris lors du DNSEP, 2016
CAMILLE RAIMBAULT
camilleraimbault.com
Camille Raimbault obtient en 2015 son DNSAP avec félicitations aux Beaux-arts de Paris (ateliers Ann Veronica Janssens, Claude Closky et Jean-Luc Vilmouth) ainsi que le prix de peinture Roger Bataille en 2016 lors de l’exposition Felicità au Palais des Beaux-arts. Son travail a notamment été présenté à la Maison des arts de Malakoff, à la Monnaie de Paris, à la Cité internationale des Arts, à la Fondation Brownstone, à la galerie Eva Meyer, à la galerie Backslash, à Piacé le radieux, au Palais de Tokyo, au DOC! et à la Panacée dans le cadre de Nouvelle Collection Paris, ou plus récemment à la Nuit Blanche de Kyoto et à Turin pour The others Art Fair. Le travail plastique de Camille Raimbault cherche à entrelacer les signes et modes de représentation. Les environnements qu’elle propose sont souvent infiltrés d’objets-images qui se jouent d’eux-mêmes ou pratiquent la réplique en ton sur ton. Les gestes, outils, textures propres au travail en atelier, ou les éléments inhérents au contexte d’exposition, constituent un lexique pour jouer de nouvelles combinaisons et proposer au visiteur l’expérience perceptive d’un espace.
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f.1 Drag and drop, Camille Raimbault, 2018, plantes artificielles, bombe aérosol, peinture acrylique, dimensions variables (vue d’exposition à The others Art Fair, Turin)
° f.2 Brisure, Camille Raimbault, 2016, crayon blanc sur vitre, dimensions variables (vue d’exposition à la galerie Eva Meyer)
° f.3 Petites annonces, Camille Raimbault, 2016, peinture polyuréthane sur acier, 50x75 cm
° f.4 Pantone Sky Blue, Camille Raimbault, 2015, impression textile, oeillets, 100x133 cm (vue d’exposition à la Maison des arts de Malakoff)
° f.5 De quoi noter, Camille Raimbault, 2017, élastomère, longueur 1m
° f.6 Peinture fraiche, Camille Raimbault, 2017, peinture acrylique, post-it, dimensions variables
° f.7 Vue d’exposition aux Beaux arts de Paris, Camille Raimbault, 2015
° f.8 Acclimatation, Camille Raimbault, 2015, tasseaux, vernis, dimensions variables
° f.9 Béquilles, Camille Raimbault, 2015, impressions jet d’encre contrecollées sur médium, 188x109x1 cm, 39x52x1 cm
° f.10 Carte d’atelier, Camille Raimbault, 2015, marqueterie de placages de bois, 70x100x2 cm
° f.11 Sans titre, Camille Raimbault, 2015, échelle, bombe aérosol, médium, dimensions variables
° f.12 Accident programmé, Camille Raimbault, 2015, broderie numérique sur blouse, longueur 1m
CAROLINE REVEILLAUD
carolinereveillaud.tumblr.com
Caroline Reveillaud a étudié à l’EESAB Rennes et aux Beaux-Arts de Paris jusqu’en 2016. Elle est représentée par la Galerie Florence Loewy, Paris, depuis sa première exposition personnelle en mai 2017. Elle a exposé son travail en France, à Paris à Bienvenue.Art (Cité internationale des arts), Galerie Eric Mouchet, Espace Topographie de l’Art, Musée National des Beaux-Arts, Espace Bubenberg, Galerie Hélène Lacharmoise, à Saint- Etienne-du-Grès au Moulin de la Croix, à Avignon à la Collection Lambert et à Rennes, a Standard et à la Ferme de Quincé.
Elle s’intéresse à la relation entre l’image et sa perception. Son travail se développe après une découverte de l’image d’oeuvre d’art, un apprentissage empirique de la sculpture par l’image, séductrice, mystérieuse, inexacte. De ce point de départ elle s’attache plus spécifiquement à l’élaboration d’un vocabulaire de formes basées sur ses propres images (photographiques et filmiques) proposant au spectateur une lecture sensible de son propre environnement. Les cheminements à travers la description narrative, l'indexation, et le développement de systèmes de classification sont des éléments récurrents dans son travail. Ses images circulent, elles changent de supports, vivent de multiples façons. Leurs sensibilités, leurs matérialiteś, etc. mutent, selon les surfaces qu’elles épousent. Caroline Reveillaud matérialise cette démarche autour de l’image dans un travail d’installation, de vidéo et de sculpture. Flux de mediums où viennent tournoyer ses images.
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f.1 Sharp-eyed, 2021 .photo Caroline Reveillaud
° f.2 Vue de l’exposition La Tela, Il Legno, Le Pareti, I Colori, Pannelli (production Villa Du Parc) et Summa I⎮⊙ ∫ 2020, Centre d’art Contemporain La Villa Du Parc, commissariat : Garance Chabert, photo : Aurélien Mole
° f.3 Vue de l’exposition La Tela, Il Legno, Le Pareti, I Colori, Pannello n°1 (production Villa Du Parc) 2020, Centre d’art Con- temporain La Villa Du Parc, commissariat : Garance Chabert, photo : Aurélien Mole
° f.4 SUMMA ⎮ ⊙ ∫, 2019, extrait vidéo 26'00"
° f.5 Vue de l’exposition SUMMA ⎮⊙ ∫, 2019, Galerie Florence Loewy, photo : Aurélien Mole
° f.6 Vue de l’exposition SUMMA ⎮⊙ ∫, 2019, Curves et Map, 2019, Galerie Florence Loewy, photo : Aurélien Mole
° f.7 Vue de l’expostion Copies, 2018, Galerie Eric Mouchet, Commissariat: Theophile’s Papers (Théophile Calot), Avec Felicia Atkinson, Christian Aschman, Valérian Goalec, Ronan Lecreurer, Caroline Reveillaud, photo : Margot Montigny
° f.8 Liquidgrid, 2018, impressions pigmentaires couleur plastifiées, 130 × 100 cm, vue d’atelier 2019
° f.9 Banc-titre, 2018, verre, bois, photographies, 60 × 60 × 146 cm, vue d’atelier 2019
° f.10 Vue de l’exposition TwoPartsWork I (platitute), 2017, Galerie Florence Loewy (Paris), photo : Aurélien Mole
° f.11 Détail TwoPartsWork I (platitute), 2017, impression pigmentaire couleur, 50 × 35 cm
° f.12 Vue de l’exposition Hyperopérale, 2016, Beaux-arts de Paris, photo : Pierre Seiter
CAROLLE SANCHEZ
lien : le droit comme un format pour l'art
Diplômée de l’Ecole des Arts de la Sorbonne (2020), Carolle Sanchez est également avocate en propriété intellectuelle aux barreaux de Paris et de New York. Son travail s’articule autour de la figure de l’auteur et de la question de l’œuvre, de leur apparition/disparition, de leur possibilité/impossibilité. Dans ce cadre de recherche esthétique et conceptuel, se dessine un axe transdisciplinaire qui relie les champs du droit d’auteur français et américain, des arts visuels et de la performance. Cet axe lui permet notamment notamment d’explorer les possibilités d’une double négation de l’auteur et de son oeuvre : de l’affirmation de l’auteur.rice (je suis l’auteur.rice), à la négation de l’auteur.rice (je ne suis pas l’auteur.rice), et à la négation de la négation (je suis l’autre de l’auteur.rice). Cette odyssée expérimentale, dialectique et transdisciplinaire, est ancrée autour d’une pratique visuelle, contractuelle et performantielle dissipant les frontières entre les fictions de l’art et du droit.
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f.1 1101, Contrat mural d'un accrochage, protocole, acrylique, 2019-2021.
° f.2 L'oeuvre en échec / Double denied, fantôme des deux clés de l'atelier in.plano, poussière de tuiles, 2022.
° f.3 Des mondes en devenir, livres modifiés, 2019
° f.4 L'oeuvre en échec / Double denied, fantôme de la clé de la Galerie Michel Journiac, silicone et led, 2021
JOON YOO
lien : article sur Point Contemporain
Joon Yoo a étudié la littérature française et le design de mode à Séoul. Après quelques expériences professionnelles en fashion design à Séoul, elle prend la décision de venir en France pour étudier les beaux-arts. A la suite d’un cursus aux Beaux-Arts de Bourges, elle intègre l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Art de Paris en 2017 pour y poursuivre sa pratique au sein de l’atelier Ann Veronica Janssens dont elle sortira diplômée en 2019. En 2016, elle est sélectionnée pour la 67eme édition de Jeune Création à la Galerie Thaddeus Ropac à Pantin et y remporte le prix Jennifer Flay. Elle participe également à des expositions collectives en France et l’étranger notamment à l’espace Niemeyer, Paris (2019, France), au Kunstraum Postdamer Strasse à Berlin, (2019, Allemagne), au Drawing Festival de Pusan (2017, Corée du Sud). En 2018, elle réalise une exposition personnelle In a Relationship à la Galerie du Crous à Paris. En 2020, Joon YOO a été sélectionnée pour une résidence de onze mois à la fondation Fiminco. En 2021, elle participe à l’exposition PRINTTEMPS, organisée par la Fondation Fiminco puis Freedom of Sleep curatée par Anabelle Lacroix. Depuis novembre 2021, Joon YOO est le membre de l’artiste run space ‘in.plano’ à l’île Saint-Denis.
Le désir de chercher la liberté est le moteur de ma création. Pour arriver concrètement à l’émancipation sociale et vivre librement malgré ma limite corporelle, la création est devenue primordiale grâce à son processus: le questionnement, les recherches, l’observation, la réflexion, l’exécution et le dialogue. Mon travail est très connecté à la question du temps. Selon Saint Augustin, le temps présent s’achemine vers le non-être puisqu’il est en mouvement permanent. En toute délicatesse, je saisis à ce mouvement qui anime le monde et la société, et à ma manière, je cherche à façonner le temps différemment à l’affranchir de sa dimension systématique et mécanique. Je souhaite que mes pièces génèrent des vibrations, donnent naissance à des ouvertures, des élasticités, des libertés et des changements au sein des structures normatives du temps. Je crois la puissance du mouvement insignifiant comme les vibrations mécaniques et celles des éléments naturels qui dynamisent à l’organisation du monde. Comme la forme et l’esthétique représentent la manière d’être dans l’espace, je fais le choix que mes pièces ne pèsent presque rien. De dessin à la performance, en suivant ma réflexion et en écoutant mes besoins du moment, je souhaite qu’à la fin, mon travail ne fasse qu’une seule poésie, un récit de souvenirs,l’ensemble des instants.
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f.1 Univers Memory, 21 pages de gravure, photo gravure sur papier Opal, 5 exemplaires dont 1 Artiste Prouve, 59x42, 2021
° f.2 Univers Memory, 21 pages de gravure, photo gravure sur papier Opal, 5 exemplaires dont 1 Artiste Prouve, 59x42, 2021
° f.3 Gradiva, performance, reproduction des pieds de Gradiva d’après le bas-relief conservé au musée du Vatican, impréssion 3D, PLA, 20cm de long, costume, diffusion en direct de la respiration de l’artiste, maquillage anti-reconnaissance facial, 15 minutes, 2021
° f.4 future, photogravure quadrichromie( cyan, jaune, magenta, rose fluorescente) sur papier hahnemühle 100%cotton, 300g, dimension de papier 125x106cm, dimension de l’image imprimée 110x80 cm, 2021, 5 exemplaires dont 1 Artiste Prouve
° f.5 Univers Memory, 21 pages de photo gravure sur papier Opal, 5 exemplaires dont 1 Artiste Prouve, 59x42, 2021
° f.6 Installation à la Fondation Fiminco, Romainville, 2021
° f.7 Installation à la Fondation Fiminco, Romainville, 2021
CAROLINA ZACCARO
carolinazaccaro.com
Carolina Zaccaro a étudié à la Haute École d’Art et Design de Genève et à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Son travail a été exposé en Suisse (LiveInYourHead, 2018), à Malte (Fondazzjoni Kreattivita, 2016), en Chine (Yuyan Art Space, 2017), ainsi que dans diverses institutions et galeries françaises (Collection Yvon Lambert, CAC Abbaye Saint André - Meymac, Agnès B.). Teinté d’un rapport privilégié à la philosophie, la musique et la littérature, qu’elle considère comme des matériaux dont se nourrissent ses recherches, le travail de Carolina Zaccaro habite l’espace entre l’information source et sa re-élaboration. Sa pratique est traversée par la question de la traduction et cherche à en creuser les écarts. L’ensemble des signes qui y sont convoqués, à la fois photographiques, sonores ou textuels, composent des micro espaces interprétatifs. Cette géographie subjective présente autant de tentatives de mettre les images et le langage à l’épreuve, afin d’en explorer la versatilité.
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f.1 I. Etymologie du mot crise : du latin médiéval crisis - manifestation violente d’une maladie, issu du grec κρινειν [krinein] - séparer, distinguer. II. “Ce besoin d’accéder à un élément difficilement atteignable qui avait poussé mon frère à monter dans les arbres l’obsédait toujours et lui communiquait le besoin d’y pénétrer plus profondément, d’établir un lien pouvant le connecter à chaque feuille, écaille, plume et battement d’ailes. C’était le type d’amour que le chasseur porte à tout ce qui est vivant et ne sait exprimer qu’en pointant le fusil, Cosimo n’était pas encore capable de le reconnaître et il essayait de se défouler tout en s’obstinant dans son exploration.” Italo Calvino, Le baron perché III. Deux ou alors des branches
° f.2 Pour Josef Sudek, six variations musicales d’après études cartographiques : concert en six temps gravé sur vinyles
° f.3 Pour Josef Sudek, six variations musicales d’après études cartographiques : partitions, 110 pages, reliure dos carré collé, 21 x 29,7 cm
° f.4 audio I Pour Josef Sudek, six variations musicales d’après études cartographiques : variation I
° f.5 Nœud, film HD 1280 × 720, son stéreo, 10 min
° f.6 Agir / Comme / Parce que, néon, fer, 50 x 60 cm, vue d’exposition Offshore.org, CAC Abbaye Saint André, Meymac
° f.7 Preemptive Recording, Son stéréo gravé sur vinyle, 43 min
° f.8-11 Noooooodles, performances, 2h, nouilles, plats, impressions xerox 21 x 29 cm, dans le cadre de l’exposition Make love by a trash can, cur. Persona Curada
° f.12, 13 How to fill a conversation gap, projection pour le Shanghai Institute of Viual Arts, durée variable
IN.EDITION
L’IMAGE FABULEUSE | SOTTOBOSCO (BRETSCHNEIDER, COLLECTION PRIVÉE)
Adrien Elie et Lucie Planty
in.édition, 2019, tirage illimité, dépôt légal septembre 2019, ISBN 978-2-491417-00-0
Le livre « L’image fabuleuse | Sottobosco (Bretschneider, collection privée) » réunit l’artiste Lucie Planty et le commissaire d’exposition Adrien Elie autour de deux peintures de Johann Michael Bretschneider. L’un et l’autre proposent à l’aveugle un commentaire sur l’une des images tirées au sort. Le livre, en deux volets, restitue leur approche respective. Ces deux peintures de sous-bois proviennent en réalité du fond de travail de l’œuvre « Bretschneider Collection Privée » de Lucie Planty, un ensemble de photographies de peintures de la meta-œuvre du peintre Johann Michael Bretschneider, un artiste mineur et oublié du 17e siècle. Son œuvre se résume en une dizaine d’immenses tableaux qui représentent des galeries de centaines de peintures peintes et imaginaires. Lucie Planty a photographié dans plusieurs musées européens chacune de ces petites peintures dans la peinture, et en propose une lecture documentaire et poétique. Elle s’invente historienne d’une œuvre semi-fictive inédite, révélée par l’artifice du cadrage photographique.
BLIND COLLECTOR
collection de 50 livres (25 différents en deux exemplaires chacun) réalisés pour l'exposition Blind Collector à in.plano, 2018
Artistes: Paul Bardet, Jade Boyeldieu d’Auvigny, Alex Chevalier, Alexis Chrun, Tania Gheerbrant, Lucie Planty, Caroline Reveillaud
25 éditions en 2 exemplaires, vendues lors d'une lotterie par tirage au sort lors de l'exposition Blind Collector
The Blind Collector est une exposition aux contours mouvants dont le commissariat, assumé par les artistes eux-mêmes, tente de brouiller les pistes, entre le domestique et l’artistique, l’unique et la reproduction, l’exposition et le salon de lecture. Cette proposition prend appui sur l’interêt commun d’un groupe de jeunes artistes autour de l’objet livre et des habitudes et coutumes qu’il convoque. Sous cette figure archétypale du collectionneur, défini ici par sa déficience visuelle, la première partie de l’évènement s’affirme comme un espace fictif et domestique propre à recevoir les spectateurs. En effet, les œuvres sélectionnées ou conçues pour l’exposition, ont en commun d’assurer une fonction symbolique de mobilier et ce afin de transformer pour un temps le spectateur en lecteur et le lieu en salon de lecture. La collection qu’il s’agit ici de découvrir, est une collection au sens tout livresque du terme. En effet, on découvrira dans l’espace une quarantaine de livres à priori identiques, dont il faudra se saisir pour démasquer, sous une couverture similaire, les fac-similés/re-édition de livres produits par les artistes ces cinq dernières années. Chaque livre est reproduit une seule fois. La collection s’affirme dans le contexte et prétexte de «l’appartement», sous couvert d’avoir été sélectionnée par un autre, aussi aveugle soit-il. La deuxième partie de l’exposition, met en scène et en acte la liquidation de la collection par une vente aux enchères à l’aveugle. Les livres seront vendus sans que l’acheteur puisse savoir de quel exemplaire et de quel artiste il devient l’acquéreur. Incarnation du proverbe anglais «don’t judge a book by its cover» ou commentaire sur la contingence d’une collection, il s’agira surtout de fêter en ce début d’été les heureux hasards et une certaine poésie de la cécité.